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Attentats de Bruxelles: trois kamikazes identifiés, au moins un suspect en fuite

Bruxelles (AFP) – Trois kamikazes identifiés, au moins un suspect en fuite, de possibles soutiens logistiques à retrouver et des liens directs avec les attaques de Paris: le point sur l’enquête sur les attentats du 22 mars à Bruxelles.

– Qui sont les kamikazes? –

Les enquêteurs ont rapidement identifié deux frères: Ibrahim El Bakraoui, un Belge de 29 ans, est l’un des kamikazes de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, tandis que son frère Khalid, 27 ans, s’est fait exploser à la station de métro Maelbeek. Les deux frères étaient connus pour des affaires de banditisme.

Le second kamikaze de l’aéroport a également été identifié. Il s’agit de Najim Laachraoui, parti combattre en Syrie dès février 2013.

– Qui est le troisième jihadiste de l’aéroport? –

Surnommé « l’homme au chapeau », ce poseur de bombe apparaît sur les images de vidéosurveillance de l’aéroport à côté des deux kamikazes avec un chapeau sombre, veste et chemise claires, ainsi que des lunettes de vue. Il a laissé un bagage avec une charge explosive avant de prendre la fuite. Un avis de recherche a été émis par la police, photos et vidéo à l’appui, mais le mystère reste entier sur son identité.

Un homme se présentant comme un journaliste indépendant, Fayçal Cheffou, arrêté la semaine dernière, avait été inculpé pour « assassinats terroristes » car les enquêteurs pensaient qu’il pouvait être « l’homme au chapeau ». Mais cette piste s’est avérée infructueuse: il a été remis en liberté lundi, sans conditions, et la traque a repris de plus belle.

– Qui sont les autres personnes recherchées? –

Un homme intéresse au plus haut point les enquêteurs: il n’est connu que sous la fausse identité de Naïm Al Hamed. Selon une autre source proche de l’enquête, ses empreintes ont été retrouvées dans l’appartement de Bruxelles d’où étaient partis les assaillants de l’aéroport, et où 15 kilos (BIEN kilos) d’explosifs ont notamment été retrouvés. Ces empreintes appartiennent en fait à un homme passé parmi le flot de réfugiés sur l’île grecque de Leros le 20 septembre, avec un faux passeport syrien au nom de Naïm Al Hamed. Les enquêteurs n’excluent donc pas que ce suspect mystérieux puisse être le troisième assaillant de l’aéroport.

Les enquêteurs sont aussi à la recherche d’un homme qui a eu un contact avec Khalid El Bakraoui dans le métro, peu avant l’attaque-suicide. Sur les images de vidéosurveillance, on voit cet homme parler avec le kamikaze. « Ce pourrait être juste quelqu’un qui demande l’heure, on n’en sait rien », mais « les recherches continuent » pour en avoir le coeur net, explique-t-on de source proche de l’enquête.

– Quels sont les liens avec les attentats de Paris? –

« C’est le même groupe » qui a tué 130 personnes le 13 novembre à Paris puis 35 personnes à Bruxelles, affirme une source proche de l’enquête. Les tueries ont toutes été revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Les frères El Bakraoui sont soupçonnés d’avoir loué des planques en Belgique pour les commandos du 13 novembre. Et Laachraoui est considéré par les enquêteurs comme un artificier du réseau.

Salah Abdeslam, seul survivant des commandos du 13 novembre, était en lien avec de nombreux jihadistes du groupe. Il a été contrôlé en septembre à la frontière autrichienne en venant de Hongrie avec Najim Laachraoui et un troisième homme, Mohamed Belkaïd, tué mi-mars lors d’une opération policière à Bruxelles.

Les enquêteurs pensent que Laachraoui et Belkaïd ont coordonné à distance, par téléphone depuis la Belgique, les tueurs de Paris. Ils auraient notamment été destinataires de ce SMS envoyé depuis le Bataclan: « on est parti, on commence ».

Et un homme arrêté le 18 mars en même temps que Salah Abdeslam à Bruxelles, connu sous plusieurs faux noms, était aussi présent début octobre à Ulm, en Allemagne, avec Abdeslam et le mystérieux Naïm Al Hamed.

– Quelles complicités? –

Au-delà, les investigations s’annoncent tentaculaires pour débusquer tous les complices et soutiens logistiques. « A chaque fois qu’on trouve quelqu’un, on en trouve trois autres. C’est un groupe bien plus important qu’on ne le pensait à l’origine », dit une source proche du dossier. Le problème, ajoute-t-elle, c’est que « de nombreuses personnes ne font pas partie du noyau dur du réseau, mais ont apporté de l’aide, tout en sachant, plus ou moins, qu’il s’agit d’activités pas très légales ».

Et les ramifications sont souvent européennes: la Belgique demande ainsi par exemple l’extradition de Djamal Eddine Ouali, un Algérien arrêté samedi en Italie et soupçonné de fabrication de « faux documents » utilisés par certains « auteurs présumés des attentats de Paris et probablement aussi par Salah Abdeslam ».

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