Le logeur de Saint-Denis a écrit une lettre au juge d’instruction que révèle L’Obs vendredi.
18 pages manuscrites d’une écriture « régulière, ronde, presque enfantine », selon L’Obs. L’hebdomadaire s’est procuré vendredi la lettre écrite par Jawad Bendaoud, le logeur de l’appartement de Saint-Denis, à l’un des juges en charge du dossier des attentats de Paris.
« Mon nom de famille a été sali ». L’homme, qui refuse de devenir le « bouquet missaire » de ce dossier selon ses mots, revient sur ces quelques minutes devant la caméra de BFMTV qui l’ont rendu célèbre à ses dépens. « Je n’ai pas demandé à être filmé par ce foutu cameraman, il m’a entendu dire aux policiers que j’étais le loueur de l’appartement, il a allumé sa caméra si j’avais su ce qu’aurait causé cet interview, je n’aurais jamais parlé », écrit-il. Et d’ajouter : « je suis passé d’une vie normale à une vie d’enfer en une fraction de seconde. Mon nom de famille a été sali, je fais l’objet de parodie, de blague ».
« Je n’ai rien à voir avec Daech, ni de loin, ni de près ». Jawad Bendaoud clame aussi son innocence. « Je n’ai rien à voir avec Daech, ni de loin ni de près », assure-t-il, expliquant n’avoir « à aucun moment « senti une ambiance terroriste ou dangereuse dans la location de l’appartement ». « Le monsieur Abaoud, le chef de Daech ou je ne sais pas quoi, je ne l’ai vu que 5 minutes, le temps qu’il soit rentré dans l’appartement et que je lui fasse visiter », dit-il encore, se décrivant comme un « marchant de sommeil à ses (mes) heures perdues ».