Une étude révèle que certains dinosaures du Crétacé se mettaient en quatre pour séduire les femelles.
Il y a cent millions d’années, des dinosaures faisaient peut-être déjà la cour en creusant des trous avec leurs pattes pour démontrer aux femelles leur capacité à faire un nid, affirme une étude scientifique publiée jeudi.
Des dinosaures en chaleur. Une équipe internationale a découvert de nombreuses marques de labourage du sol, parfois grandes comme une baignoire, laissées sur des couches de grès sablonneux datant du Crétacé (145 à 66 millions d’années). Ces creux, au nombre de plusieurs dizaines, ont été repérés sur quatre sites, dans des zones de l’Etat du Colorado où ont vécu des théropodes, un groupe de dinosaures qui comprend notamment le fameux Tyrannosaure mais aussi les ancêtres des oiseaux. Les traces fossiles, d’un genre totalement nouveau, laissent à penser que « des dinosaures « en chaleur » se sont peut-être rassemblés là il y a des millions d’années pour se reproduire et faire leur nid à côté », déclare Martin Lockley, professeur de géologie à l’Université du Colorado à Denver, dans un communiqué.
Des similitudes avec les oiseaux. Les marques fossilisées font penser à celles que laissent certains oiseaux modernes nichant au sol, lorsque les mâles se lancent dans des démonstrations de creusement de nids pour impressionner les femelles, souligne Martin Lockley, également paléontologue. L’étude, publiée dans Scientific Reports (groupe Nature) cite notamment le Macareux moine et l’autruche. « C’est la première fois que l’on trouve une preuve physique de ces parades nuptiales » chez les dinosaures, relève Martin Lockley. « Cela permet de combler une lacune dans notre compréhension du comportement des dinosaures », ajoute-t-il.
Darwinisme et sélection sexuelle. Jusqu’à présent, les scientifiques n’avaient pu que spéculer sur les rituels d’accouplement chez les dinosaures. La sélection sexuelle, chère à Darwin, est l’un des moteurs de l’évolution. Les mâles à la recherche de partenaires, chassent leurs rivaux plus faibles. Quant aux femelles, elles choisissent le mâle qui paraît le plus performant et impressionnant. Les chercheurs ont passé en revue plusieurs autres hypothèses susceptibles d’expliquer ce nouveau type de traces fossiles avant de les rejeter. Ils ne pensent pas que ce sont des traces de nids véritables car ils n’ont pas retrouvé d’œufs ou de coquilles fossilisés. Ils ne croient pas non plus qu’elles témoignent de la recherche de nourriture ou d’eau par les dinosaures. Ou bien qu’elles soient dues à un marquage du territoire par le théropode.