À peine la Shiseido Tahiti Pro terminée, les surfeurs polynésiens ont mis le cap sur le côte basque pour la Rip Curl Pro Anglet. Et des huit représentants du fenua engagés, il n’en reste plus que deux en lice après les deux premiers jours de compétition : Kauli Vaast et Michel Bourez, qui pourraient bien se trouver tous les deux en finale. Il faudra pour cela franchir les quarts puis les demies, disputées la nuit prochaine, sur cette épreuve qui compte pour les Qualifying Series.
Kauli Vaast n’a pas eu le temps de souffler. Après son élimination en quarts de finale de la Tahiti Pro la semaine dernière, le surfeur de Vairao a empaqueté sa planche, plié ses shorts et sauté dans un avion direction la métropole. Une fois ses obligation médiatiques assurées sur Paris, où on a pu le voir en ville, planche de surf sous le bras, dans le cadre d’une émission pour le réseau Eurosport, le Tahitien s’est dirigé vers le pays basque. Loin de Teahupo’o, il a retrouvé sept représentants de la Polynésie : sa petite sœur Aelan, mais aussi Heimiti Fierro, Mihimana Braye, Jocelyn Poulou, Haumana Ateni, Darryl Barrier et le plus expérimenté, Michel Bourez.
Une finale Vaast – Bourez ?
Tous sont engagés sur la Rip Curl Pro d’Anglet, deuxième étape européenne des Qualifying Series, un circuit secondaire mondial (lire encadré). Sur le spot de la célèbre Chambre d’amour, une plage dont le nom romantique n’occulte pas le danger engendré par ses courants et ses baïnes, les nombreux engagés ont avalé les manches. Et après cinq tours en deux jours, mardi et mercredi, il ne reste que deux Polynésiens encore en lice : il s’agit sans surprise de Kauli Vaast et de Michel Bourez, qui disputeront leurs quarts de finale dans la nuit de mercredi à jeudi. Pour Michel Bourez, il s’agit d’un premier rebond après sa décevante élimination éclair aux trials de la Tahiti Pro. « Je suis ici car je vise clairement une qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024 », a martelé le Tahitien auprès du quotidien Sud-Ouest, justifiant ainsi sa présence sur une épreuve de moindre envergure que le tour mondial, où il a évolué pendant plus d’une décennie (2009-2021).
S’ils s’imposent dans leurs duels, Michel Bourez et Kauli Vaast ne sont pas assurés de s’éviter en demi-finales, hasard du tableau oblige. Une potentielle finale entre la relève et l’expérience du surf tahitien n’est donc pas à exclure. Hormis ces deux-là, aucun Polynésien n’a passé le cap du quatrième tour.
Chez les dames, ni Heimiti Fierro, battue au premier tour, ni Aelan Vaast, sortie deux manches plus tard, n’ont vu les quarts de finale. En l’absence de Vahine Fierro, encore au fenua, on retrouve toutefois Tya Zebrowski à ce stade de la compétition. À douze ans, la fille de l’ancien snowboardeur professionnel Gary Zebrowsky, qui partage son temps entre la presqu’île et l’Hexagone, sera opposée cette nuit à une Portugaise pour une place dans le dernier carré.
Vahine Fierro absente
Pour rappel, le circuit de qualification constitue en quelque sorte le troisième échelon mondial. Divisé en circuits régionaux (Afrique, Asie, Australie, Hawaïï/Tahiti, Amérique du Nord et Amérique du Sud), il permet chaque année à plusieurs surfeurs (entre quatre et huit pour les hommes selon les régions et entre deux et cinq pour les femmes) de se qualifier pour les Challengers Series de l’année suivante. Un cran plus haut, ces Challengers Series offrent dix tickets masculins et cinq féminins pour le tour élite, le fameux CT. Depuis le départ de Michel Bourez en 2021, il n’y a plus de Tahitien sur le CT. Mais Vahine Fierro est en bonne position pour y accéder l’an prochain, elle qui, à deux étapes de la fin de saison, figure au 6e rang féminin. Soit à une place d’une promotion à l’échelon supérieure. Il n’est donc pas surprenant de la savoir absente de la Rip Curl Pro d’Anglet, en prévisions d’échéances plus importantes à venir. Et surtout, la surfeuse de Huahine a des engagements au fenua, puisqu’elle est la marraine de la Vahine Cup, la compétition 100% féminine prévue ce week-end à Papara. |