REPORTAGE – Pour la jeunesse rwandaise, l’essentiel est d’aller de l’avant. Pour ceux qui ont vécu le génocide, la cohabitation est encore difficile.
Il y a vingt ans, 800.000 Rwandais étaient massacrés. Essentiellement des Tutsis. Face à son histoire douloureuse, le pays se tourne vers sa jeunesse et vers l’avenir. Mais il est parfois difficile de trouver les mots pour expliquer aux plus jeunes ce que leur pays a traversé.
Plus de Hutus ou de Tutsis. Dans un lycée de Kigali, où s’est rendue l’envoyée spéciale d’Europe 1, les mots pour parler du génocide sont choisis avec soin. Évoquer le génocide oui. Parler de Hutus et de Tutsis, c’est hors de question, explique la directrice de l’établissement. D’ailleurs aucun manuel scolaire n’évoque l’extermination des Tutsis.
Miser sur l’union pour gommer les divisions. « Quand il y a eu cette histoire de Hutus et de Tutsis, beaucoup de sang a coulé », se rappelle sœur Hélène, directrice du lycée. « Alors on ne veut pas réentendre cette histoire », estime-t-elle.
A l’école on ne parle pas de tuerie donc, mais on apprend à reconstruire. Dans le hall du lycée, une grande affiche appelle les élèves à être tolérants. Le Rwanda préfère parler d’union pour gommer les divisions. Un message que ceux qui ont connu le génocide ont du mal à recevoir.
« On devrait passer à autre chose ». « Il y a vraiment un décalage entre moi et ceux de ma famille qui ont vécu le génocide », explique une des élèves du lycée, née deux ans après le massacre. « Ils disent que ce n’est pas si simple de vivre dans la même communauté. Mais je pense qu’on devrait passer à autre chose », ajoute-t-elle.
PROCÈS – Le Rwandais Simbikangwa fait appel