ACTUS LOCALESJUSTICE Au Saxophone, c’est open bar pour les mineurs Pascal Bastianaggi 2019-09-18 18 Sep 2019 Pascal Bastianaggi @Pascal Bastianaggi Mardi, le tribunal avait à statuer sur le cas du bar Le Saxophone dans lequel la gérante était soupçonnée de provocation directe de mineur de plus de 15 ans à la consommation excessive d’alcool. Les faits, qui remontent à 2017, ont été requalifiés en vente d’alcool à des mineurs. La gérante à été condamnée à 800 000 Fcfp d’amende et à la fermeture du bar durant un mois. L’affaire a commencé par le dépôt d’une plainte du centre «Le Bon Pasteur» qui héberge des jeunes adolescentes victimes de maltraitances diverses. Celles-ci feraient le mur pour aller boire au bar Le Saxophone, situé rue des Écoles. Effectivement, lors d’un contrôle, les forces de l’ordre ont relevé la présence de 10 mineurs de 13 à 17 ans parmi la clientèle du bar. Ils ont été entendus et huit d’entre eux ont reconnu avoir consommé de la bière. À la barre, la gérante a expliqué être derrière le bar et assuré ne pas avoir servi de bière aux jeunes. « Je ne sers pas les mineurs, sûrement que des adultes ont commandé pour eux. ». Toutefois, elle reconnaît la présence de mineurs dans son établissement. Un videur qui « prenait les filles mineures sur ses genoux » À la question du juge de savoir s’il y avait un videur qui contrôlait les entrées, la gérante répond : « On en avait un, mais je m’en suis séparée car il laissait souvent passer les mineurs et qu’on avait déjà été verbalisé pour cela. Et en plus il avait un comportement bizarre» « Lequel ? », « Il prenait les filles mineures sur ses genoux. ». Mine déconfite du juge qui poursuit : « En général, il y a combien de personnes le soir dans votre bar ? » « Une vingtaine. » Petit calcul du magistrat, « Une vingtaine, ce qui veut dire que les dix mineurs que l’on a trouvé chez vous représentaient la moitié de votre clientèle. Et malgré tout vous n’aviez pas vu qu’ils consommaient de l’alcool ? » Pas de réponse. Lors de son réquisitoire, la procureure de la République Audrey Gambin n’a pas mâché ses mots. « Nous sommes face à des gens qui privilégient encore le fait de faire des bénéfices au lieu de prendre en compte la santé des mineurs ! (…) Si il y avait moins de bars qui servent de l’alcool aux mineurs, il y en aurait moins dans les rues. » Elle a demandé la requalification des faits en vente d’alcool à des mineurs et une amende d’un montant de 800 000 Fcfp. Le tribunal a suivi les recommandations de la procureure en y ajoutant toutefois la fermeture de l’établissement pour un mois, ainsi qu’une amende de 60 000 Fcfp pour préjudice à l’une des mineures. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)