ACTUS LOCALESSOCIAL

Augmentation des prix : une « grève d’avertissement » le 17 mars

Un préavis de grève intersyndicale doit être déposé cette semaine par O Oe To Oe rima, A Tia i Mua, l’Unsa, et Solidaires. Un mouvement en écho à la mobilisation nationale du 17 mars contre la vie chère, auquel participe aussi le FSU mais qui porte surtout des revendications locales, notamment le retrait de la contribution pour la solidarité (ou « TVA sociale ») qui doit entrer en vigueur le 1er avril.

[MàJ 10/03] : le FSU participe bien à la mobilisation du 17 mars, mais n’est pas signataire du préavis intersyndical

Le préavis de grève n’a pas encore été déposé, toutes les signatures ne sont pas encore réunies, mais les syndicalistes l’assurent : la grève du 17 mars aura bien lieu. Une date avancée depuis plusieurs semaines au niveau national par la CGT, Solidaires, l’UNSA et le FSU pour dénoncer l’augmentation du coût de la vie et demander à l’État des mesures de soutien au pouvoir d’achat. Les antennes et partenaires locaux de ces centrales ont répondu présent, mais veulent aussi porter des revendications locales. Si le FSU relaiera l’appel national de son côté, l’UNSA surtout implantées dans la fonction publique d’État, et notamment l’éducation, Solidaires qui dispose de sections aux douanes ou aux services fiscaux, O Oe To Oe Rima et A Tia i Mua, deux des cinq grandes centrales du pays ont signé un préavis commun. Autant d’organisations qui pointent l’inflation galopante, qui n’a pas encore été officiellement évaluée pour début 2022 au fenua, mais qui « va sérieusement peser sur le pouvoir d’achat des travailleurs polynésiens ».

Travailleurs, retraités, consommateurs, entreprises

Des hausses de prix, la plupart des pays du monde en connaissent ces derniers mois avec la reprise économique internationale, les contrecoups des mesures d’aides de la crise Covid, les difficultés du fret maritime et la hausse des cours des matières premières. Mais le collectif de syndicats demande surtout au gouvernement de ne pas « empirer les choses ». Au premier rang des revendications citées dans le préavis, qui devrait être déposé d’ici la fin de semaine, la suspension de la Contribution pour la solidarité, un temps appelée TVA sociale, et qui doit entrer en vigueur au 1er avril. Une taxe « fortement inflationniste et qui plus est une menace sur l’emploi » insiste A Tia i Mua. « Ca va être la catastrophe dans les portes-monnaies, renchérit-on du côté de O Oe To Oe Rima où on estime que le rendement de la TVA sociale, estimé à 12 à 13 milliards, est « largement au-dessus des besoins » de la protection sociale qu’elle doit renflouer. C’est une journée unique de mobilisation, mais ça doit servir d’avertissement au gouvernement ».

Le collectif, qui demande aussi la refonte de la CST, qui a elle aussi augmenté (pour les salaires de plus de 400 000 francs) en début d’année, appelle non seulement les travailleurs à se mobiliser mais aussi « les retraités, les consommateurs » à rejoindre le mouvement. « Nous appelons aussi les entreprises privées à fermer leurs portes afin de permettre à leurs salariés de participer » à cette journée « Polynésie Morte » écrit même A Tia i Mua. D’autres revendications s’ajoutent, suivant les syndicats, et notamment le retrait complet de l’obligation vaccinale, encore en application dans l’éducation et la santé, ou encore des mesures de réorganisation dans l’enseignement.

FO, Otahi et CSIP en retrait

Il faut noter que la CSTP-FO, Otahi et la CSIP, trois des plus grosses centrales syndicales du Pays, n’ont pas souhaité s’associer au mouvement. Ils reprochent notamment aux organisations signataires de ne pas avoir participé à la grève générale de novembre (à l’exception d’Otahi) qui avait demandé et obtenu des revalorisations du Smig, justement en prévision de la hausse des prix. Certains, côté CSTP-FO notamment, regrettent aussi l’absence d’alternatives crédibles à la TVA sociale pour sauver la CPS, dont les besoins réels font visiblement toujours débat parmi les partenaires sociaux.

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