ACTUS LOCALESJUSTICESOCIÉTÉ Autopsie à Tahiti : un aller sans retour Caroline Perdrix 2021-02-24 24 Fév 2021 Caroline Perdrix ©DR Lorsque le procureur de la République impose une autopsie après un décès suspect, le corps est amené à Tahiti mais son rapatriement n’est pas pris en charge par la justice, contrairement à ce qui est pratiqué en métropole. La députée Nicole Sanquer a déposé une question écrite au ministre de la Justice. Le 17 décembre dernier à Rangiroa, un homme de 45 ans s’effondre lors du pot de fin d’année de son entreprise. Les gendarmes doutent des explications données par les témoins, et préviennent le procureur de la République. Celui-ci prend une réquisition pour effectuer une autopsie. Le corps est alors transporté à Tahiti. L’autopsie révèlera que l’homme a été victime d’un AVC. La famille demande le retour de la dépouille, pour pouvoir procéder à l’inhumation, et apprend que ce retour doit se faire à leur frais. Alors qu’en métropole l’aller et le retour sont payés par la Justice, en Polynésie il n’est pas pris en charge. Cette famille de Rangiroa n’a que deux possibilités : 900 000 Fcfp pour ramener le corps en avion, ou 450 000 Fcfp pour le transport par bateau. La députée Nicole Sanquer a déposé une question écrite adressée à Eric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, « sur la détresse dans laquelle se trouvent les familles qui se voient dans l’obligation de payer plusieurs milliers d’euros pour rapatrier le corps d’un membre de leur famille après un examen médico-légal. (…) Cette situation est inhumaine. À la douleur de la perte d’un être cher s’ajoute celle de se voir empêché d’inhumer un membre de sa propre famille auprès des siens. La Polynésie française étant un territoire très étendu, le rapatriement du corps est beaucoup trop cher pour ces familles. « Nicole Sanquer demande ainsi quelle réponse peut être apportée par le Gouvernement pour remédier à cette flagrante inégalité de traitement entre résidents Polynésiens et métropolitains. Il est à noter que la question se pose également pour les vivants : amenés à Tahiti pour comparaître au tribunal, des personnes des îles se retrouvent parfois sans aucun moyen de rentrer chez elles. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)