ACTUS LOCALESJUSTICE Autorisation de quitter le territoire pour un homme suspecté de trafic de cocaïne Pascal Bastianaggi 2020-07-28 28 Juil 2020 Pascal Bastianaggi Photo d'illustration © Douanes En octobre 2017, la douane découvrait à bord d’un voilier, le Maoae, qui faisait relâche aux Marquises, 500 kilos de cocaïne. Les trois hommes d’équipage étaient mis en examen puis placés en détention provisoire et enfin sous contrôle judiciaire. Le 21 juillet dernier l’un d’entre eux a été autorisé par la chambre de l’instruction à quitter le territoire en attendant la tenue de leur procès pour importation et transport illicite de produits stupéfiants qui devrait se tenir fin 2021. Le 7 octobre 2017, un voilier, le Maoae, qui battait pavillon des Seychelles, faisait relâche aux Marquises à Nuku Hiva après avoir quitté le Costa Rica, début septembre. C’est lors d’une visite de routine que les douaniers ont découvert dans des caches aménagées dans les flotteurs du catamaran 500 kilos de cocaïne, à destination, semble-t-il, du marché australien. Les trois hommes d’équipage, deux Néerlandais et un Polonais, étaient alors mis en garde à vue. Le 11 octobre , ils étaient mis en examen des chefs d’importation illicite de produits stupéfiants, puis placés en détention provisoire jusqu’en octobre 2019, soit deux ans. Cela dans l’attente de leur procès en correctionnelle prévu pour fin 2021. Deux ans étant la durée maximale de détention provisoire définie par la loi pour certains délits, le parquet a dû faire sortir les trois hommes de détention, et les placer sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire, leur passeport leur ayant été retiré. « La chambre d’instruction a respecté la présomption d’innocence. » Le 21 juillet, la chambre de l’instruction, saisie par Me Fromaigeat qui assure la défense du plus jeune des trois hommes, un Polonais de 28 ans, a modifié son contrôle judiciaire qui jusque-là lui imposait de rester à Tahiti en attendant sa comparution devant le tribunal correctionnel. Désormais, il est autorisé à retourner au Pays-Bas, où il résidait avant les faits. Une décision dont se félicite Me Fromaigeat qui estime que par cet acte, « la chambre d’instruction a respecté la présomption d’innocence. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2020/07/COCAINE-SON-01.wav Une décision logique si l’on en croît l’avocat, qui avance que dans ce dossier, « il n’y a aucun élément matériel qui permette de rapporter la certitude que ce jeune matelot était au courant de transporter des stupéfiants. En outre, il n’a pas dans son casier d’antécédents judiciaires relatifs aux stupéfiants. Tout au plus, quatre faits de vols à l’étalage.» Un casier judiciaire exempt d’infraction aux stupéfiants Le fait est, qu’en comparaison avec les casiers judiciaires des deux autres hommes d’équipage, dont l’un a fait 10 ans de prison dans les geôles belges pour trafic de stupéfiants, celui du jeune polonais est relativement soft et en tous cas, aucun des faits qui y sont rapportés n’ont trait à des stupéfiants. Juste des vols. Il a quitté la Pologne, il y a sept ans pour trouver du travail au Pays-Bas comme beaucoup de jeunes de ce pays de l’Est. Là-bas, il y a occupé un emploi de cariste, avant que l’une de ses connaissances lui propose d’embarquer au Panama à bord d’un voilier, le Maoae, afin de le convoyer à Singapour. Durant l’instruction de cette affaire, qui est toujours en cours, il a toujours nié avoir connaissance de la cargaison dissimulée dans le bateau. « S’il ne se présentait pas à l’audience, ce serait reconnaître sa culpabilité et il serait condamné lourdement » Le 21 juillet, la chambre de l’instruction l’ayant autorisé à retourner aux Pays-Bas, il est désormais libre de rentrer chez lui. Quant à une éventuelle défection à son procès, Me Fromaigeat ne l’envisage même pas. « S’il ne se présentait pas à l’audience, alors qu’il a toujours nié connaître l’existence de cette cargaison illicite, ce serait reconnaître sa culpabilité et il serait condamné lourdement. Il va revenir. Il a pris l’engagement de se présenter.» À noter que les trois hommes risquent 10 ans de prison et une amende de 900 millions Fcfp. Pour l’heure, les deux autres membres d’équipage sont toujours sous contrôle judiciaire et n’ont pas été autorisés à quitter la Polynésie. Cette affaire devrait être audiencée fin du second semestre 2021. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)