La crise avait débuté dans la foulée des élections très serrées du 9 avril, quand le Premier ministre sortant Tuilaepa Sa’ilele Malielegaoi, au pouvoir depuis 22 ans, avait refusé de concéder sa défaite. Fin mai, Mme Mata’afa avait été investie Première ministre lors d’une cérémonie improvisée dans les jardins du Parlement, dont les portes avaient été fermées par le pouvoir sortant.
La Cour d’appel des Samoa a annoncé vendredi qu’elle ne reconnaissait pas le gouvernement intérimaire de Tuilaepa Sa’ilele Malielegaoi en estimant que son Parti pour la protection des droits de l’homme (HRPP) occupait illégalement les bureaux du gouvernement. Elle a également invalidé une précédente décision de la Cour suprême qui avait jugé anticonstitutionnelle l’investiture dans la tente.
L’investiture de Mata’afa jugée légale
« Nous déclarons l’investiture du 24 mai (…) conforme aux termes de la Constitution, la loi suprême des Samoa, et donc légale », a indiqué la cour d’appel qui avait été saisie par le parti FAST de la Première ministre. Les îles Samoa sont devenues indépendantes en 1962, après près d’un demi-siècle sous le statut de protectorat néo-zélandais. A l’exception d’une courte période en coalition en 1986-1987, le HRPP de Tuilaepa Sa’ilele Malielegaoi présidait aux destinées du pays depuis 1982.
Fiame Naomi Mata’afa est la fille de l’ancien Premier ministre samoan, Faumuina Mulinu’u II, décédé en 1975. Elle est considérée comme une pionnière de la cause des femmes dans l’archipel très conservateur et très religieux, majoritairement protestant. « Nous sommes impatients de travailler avec le nouveau gouvernement samoan dans l’esprit de partenariat qui caractérise nos liens », a salué la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.