ACTUS LOCALES

Avec 60% des opérations, la carte bancaire écrase le chèque au fenua

Avec 25,4 millions d’opérations l’année dernière, 45% de plus qu’en 2020, la carte bancaire ne cesse de gagner du terrain en Polynésie, révèle l’IEOM. Elle représente désormais près de 60% des transactions, très loin devant le chèque, devenu le moyen de paiement le moins fréquent. Mais la carte est associée aux petits montants : 6,2% seulement des valeurs échangées contre 87,5% pour les virements.

La carte a toujours la cote. C’est ce qu’indique l’IEOM dans son rapport 2022 sur l’usage et la sécurité des moyens de paiement scripturaux dans le Pacifique. Paru la nuit dernière, l’étude, qui ne prend pas en compte les échanges d’argent liquide, difficilement dénombrables, note d’abord que les opérations de paiement continuent leur progression rapide : +12,9% en un an, et 42,8 millions de transactions contre 34,4 en 2020. Même constat côté valeurs : ces opérations représentent 3 934 milliards de francs l’année dernière, un chiffre en augmentation de 19,1%.

20% de sans-contact

Mais ce sont surtout les moyens de paiement utilisés pour ces transactions qui retiennent l’attention : pas moins de 25,4 millions d’opérations ont été réalisées par carte bancaire en 2022. La carte plus que jamais est « l’instrument de paiement scriptural le plus souvent utilisé en Polynésie française puisqu’elle a été le support de 59,5 % du nombre d’opérations de paiement scriptural contre 50,9 % en 2020 », précise l’IEOM. La généralisation et les relèvements de plafonds du paiement sans contact ont leur part dans cette progression : 20 % des opérations par carte – comptant pour 5% de leur valeur se font désormais sans code. En seconde position côté fréquence le virement bancaire (22,8% des transactions) tient son rang, quand l’utilisation du chèque, de plus en plus souvent refusé par les petits commerçants, s’effondre : -14% d’opérations en un an, et seulement 8,3 % du nombre total de paiements scripturaux. Même les prélèvements (9,5% des transactions) les dépassent en termes d’utilisation.

Moins de DAB, plus de retrait

Le classement, pourtant, est bien différent quand on parle en volume d’opérations. Car quand la dépense moyenne par carte est de moins de 10 000 francs, elle dépasse les 328 000 francs pour les virements, qui concentrent 81,5% des sommes échangées dans les opérations visées par l’étude, soit 3 200 milliards de francs. Le chèque, avec une moyenne de 95 000 francs par transaction, se maintient à la deuxième position, pour un total de 338 milliards de francs échangés avec une signature en 2022. La carte bancaire gagne tout de même en valeur : +32% en un an, à 245 milliards, contre moins de 160 en 2020. À noter que le parc de cartes bancaires évolue aussi, en augmentant légèrement (251 540 cartes, +1,5%), mais surtout en s’internationalisant au détriment des cartes de retraits locales (-9,23%). À noter aussi que les Polynésiens ont retiré en 2022 138 milliards de francs aux distributeurs automatiques (+4,4% par rapport à 2022) malgré un parc de DAB qui se rétrécit : 176 au fenua contre 178 en 2019. 

175 millions : la fraude s’envole

Vingt-cinq. C’est le nombre de billets de francs CFP contrefaits retirés de la circulation par l’IEOM en 2022. Autant dire que le paiement par espèce  est plutôt sûr dans le Pacifique. Le nombre de fraude sur les moyens de paiement scripturaux (chèque, virements, prélèvements, carte bancaire…) est en revanche en augmentation, dans tout le Pacifique, et aussi en Polynésie. 175 millions de francs ont été détournés en 2022 contre 118 en 2021 (+49%) quand le nombre de cas a bondi de 19% (1 765 cas). « La carte bancaire reste l’instrument le plus fraudé (71,1 millions de F CFP),
même si les montants fraudés sur les virements (+262 %) et sur les chèques (+217 %) ont enregistré une très nette hausse » relève l’IEOM qui n’explique pas l’évolution de ces chiffres.

 


 

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