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Avec le Here Ai’a, Flosse s’affiche avec Pouvanaa

© Antoine Samoyeau

Le président du Tahoeraa, Gaston Flosse, a signé officiellement vendredi matin son « accord de partenariat » avec le Here Ai’a de Roméo Tauraa. L’occasion surtout pour le leader orange de s’afficher au côté de ceux qu’il nomme les « vrais héritiers de Pouvanaa » et d’associer une nouvelle fois son image à celle du metua.

« L’accord de partenariat » entre les deux plus anciens partis politiques de Polynésie, le Tahoeraa et le Here Ai’a, a été officialisé vendredi matin à l’occasion d’une conférence de presse à la permanence du parti orange en centre-ville de Papeete. Le président du Tahoeraa, Gaston Flosse, et celui du Here Ai’a, Roméo Tauraa, se sont entendus sur un programme commun et une idéologie commune : « l’autonomie » avant le « Pays associé ». Ceci malgré le soutien du Here Ai’a à l’UPLD depuis 2004. Côté coulisses, Gaston Flosse ne cache pas que le président du Here Ai’a aura « une place éligible » sur la liste du Tahoeraa pour les prochaines territoriales.

Si Gaston Flosse ne doit pas compter sur le poids électoral tout relatif du Here Ai’a, il semble en revanche déjà miser sur sa symbolique. Le parti rose, issu du RDPT de Pouvanaa, revendique sa filiation avec le metua. Le clou de la conférence de presse de vendredi a donc été la découverte, sur l’un des murs de la permanence, des deux portraits des « créateurs » des deux partis : Gaston Flosse et Pouvanaa a Oopa. Effet garanti dans l’assistance.

« Pouvanaa n’était pas indépendantiste. Il était autonomiste »

Gaston Flosse ne veut néanmoins pas aller jusqu’à revendiquer une quelconque succession de Pouvanaa : « Pas du tout, Pouvanaa appartient au Here Ai’a et pas au Tahoeraa ». Mais il n’hésite pas à faire le parallèle entre ses affaires judiciaires et la condamnation du metua : « lorsqu’un homme politique dit la vérité à haute voix, on a toujours essayé de l’éliminer. Ça a été le cas de Pouvanaa qui a été exilé. (…) Aujourd’hui, c’est mon cas à moi. Bon on ne va plus exiler quelqu’un, sinon ce serait la révolution. Mais aujourd’hui il y a une autre solution, c’est l’inéligibilité ».

« Pouvanaa n’était pas indépendantiste. Il était autonomiste », martèle Gaston Flosse qui en veut pour preuve le slogan de campagne du metua lors du referendum de 1958 : « Non à la France. Vive de Gaulle ». Avant de glisser à dessein : « Et moi… j’ai toujours été gaulliste ».

© Antoine Samoyeau