Comme chaque année, l’association Haururu a célébré les pléiades et l’apparition de Matarii i ni’a qui annonce la période de l’abondance. Chants, orero et danses étaient au programme… Yves Doudoute dit regretter que les pléiades ne soient pas inscrites dans les programmes scolaires pour « réapprendre à observer » aux jeunes générations.
En Polynésie, il n’existe que deux saisons : Matarii i raro, le temps de la disette qui débute en mai ; et Matarii i ni’a, le temps de l’abondance qui commence le 20 novembre de chaque année.
Depuis plus de quinze ans, l’association Haururu célèbre l’avènement des ces pléiades. Mardi soir, ils étaient d’ailleurs nombreux à s’être donné rendez-vous à l’embouchure de Haapaiano, la Papenoo, pour célébrer comme il se doit Matarii i ni’a. Au programme, chants, danses ou encore orero pour finir ensuite sur une dégustation de paqtèques, ananas, poissons ou autres bananes… Tout ce que Matarii i ni’a apporte.
Jour de fête
Yolanda fête Matarii i ni’a depuis de nombreuses année avec l’association Haururu. D’autant que, pour elle, c’est un jour très spécial.
Cynthia affirme que cette célébration lui permet de se sentir en véritable « communion » avec la nature.
Dans son orero, Moerava Marotau a évoqué mardi soir le « Meremere Fetu », ou plus précisément la généalogie des pléiades. Et pour le fondateur de Haururu, Yves Doudoute « le plus grand plaisir, cela a été d’entendre cette jeune file déclamer le Meremere Fetu. Je l’attendais depuis 20 ans car c’est compliqué, c’est rare, c’est difficile. L’art de Meremere Fetu, ce n’est pas donné à n’importe qui ». Et en effet, Moerava Marotau confirme que l’exercice n’est pas n’est pas des plus faciles.
Une cérémonie du Kava a également été organisée avant la dégustation, comme l’explique Papa Armand de l’association Haururu.
Yves Doudoute dit regretter que les pléiades ne fassent pas partie du programme de l’éducation. Un programme qui pourrait, selon lui, aider notre population à « retrouver le sens de l’observation ».