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Avec « Narua », les enjeux de la transition environnementale entrent à l’universté

Hélène Jorry, coordinatrice du projet Narua, et Tom Renault et Christian Koenig, deux des quatre formateurs du Campus de la transition. ©CP/Radio1

L’Université de la Polynésie française s’apprête à intégrer dans ses formations et sa vie quotidienne les enjeux des transitions écologiques dont le territoire a besoin. Avant le lancement, à la rentrée prochaine, de deux nouvelles licences qui vont préparer les étudiants à répondre à ces défis, les formateurs du « Campus de la transition » ont passé deux semaines à Tahiti pour préparer toute l’université, des enseignants aux étudiants en passant par la gouvernance et les équipes administratives, à ce changement de paradigme. 

L’Université de la Polynésie française s’est engagée dans une démarche de transformation de ses enseignements mais aussi de tous ses « process » : c’est le projet Narua qui lui a valu d’être lauréate en 2023 d’un appel à projet national, « ExcellencES », et de recevoir une dotation de plus d’un milliard de Fcfp. Il s’agit de « prendre en compte et d’intégrer la dimension systémique des transitions ». Deux nouvelles licences  – « sciences pour la transition écologique et sociale » et « sciences pour l’ingénieur » – vont voir le jour à la rentrée prochaine, explique Hélène Jorry, coordinatrice du projet Narua.

« On accompagne aussi les enseignants dans cette démarche-là, parce qu’on va mettre en place de nouvelles méthodes pédagogiques, proposer plus de transdisciplinarité, proposer aux étudiants de travailler davantage sur des projets en lien avec des professionnels, plus de projets en petits groupes, des professeurs qui vont vraiment accompagner le projet professionnel de l’étudiant, on va vraiment changer la manière de faire », complète Hélène Jorry, qui souligne aussi qu’il s’agir de répondre aux besoins présents et futurs des entreprises.

Des diplômes joints avec des universités d’Australie, de Nouvelle-Zélande et de Hawaii

Le projet Narua passe aussi par un maillage d’universités de la région, pour que des échanges puissent se faire dans les deux sens : « On pourra proposer aux étudiants de partir en immersion à l’étranger ».

Une formation pour prendre conscience des enjeux et mobiliser toute l’université

C’est dans cette perspective que l’UPF accueillait, ces deux dernières semaines, les formateurs du « Campus de la transition ».  Il s’agit d’une association à but non lucratif, créée en 2017, « au moment où de jeunes ingénieurs sortaient des écoles en disant, c’est incroyable, en trois ans je n’ai pas eu une heure de formation sur les grands enjeux du moment, sur le climat et la biodiversité », raconte Christian Koenig, chargé de la formation des formateurs. « On avait vraiment besoin d’une organisation qui aide les grandes écoles et les universités à développer des enseignements là-dessus. »

Le Campus de la transition, qui rassemble des chercheurs émérites, s’est donné un large champ d’action : la transition ne peut pas faire l’économie des dimensions sociétales comme la pauvreté, les inégalités, ou encore l’accès conflictuel aux ressources, et elle doit impliquer le plus de monde possible.

Après un cycle de conférences en ligne en place depuis novembre dernier, leur intervention concentrée sur 15 jours a permis, dit Hélène Jorry, de dissiper le flou que les équipes et les étudiants pouvaient ressentir à l’évocation du concept de « transition » tel qu’il doit être appliqué à l’université, et « d’insuffler une dynamique collective ».

Christian Koenig dit avoir rencontré à l’UPF « un enthousiasme collectif assez exceptionnel. Durant le séminaire la communauté s’est rendu compte des besoins du territoires, et aussi des attentes des entreprises. L’originalité de la Polynésie, c’est aussi que l’environnement est ici un objet de fierté, une source d’ancrage ». Les deux nouvelles licences seront donc l’occasion de mettre en pratique les premières bases de travail, « et après, sur le long terme, de notre côté en tant qu’institution il faudra qu’on trouve la manière de nourrir cette dynamique et ce collectif. L’idée, c’est que le soufflé ne retombe pas », conclut Hélène Jorry.

 

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