À quelques jour du congrès du FLNKS, le Palika et l’UPM, deux de ses partis fondateurs ont annoncé qu’ils ne participeraient pas, jugeant que les conditions n’étaient pas réunies pour un débat serein. Dans le même temps, et à la veille d’une élection capitale à l’assemblée territoriale calédonienne, l’élu de l’Éveil océanien Vaimua Muliava, personnalité respectée aussi bien côté loyaliste qu’indépendantiste, a annoncé sa démission du gouvernement collégial. Les précisions de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
- Divisions indépendantistes avant le congrès du FLNKS
Dans un communiqué diffusé mercredi en Nouvelle-Calédonie (mardi à Nouméa) Victor Tutugoro, président de l’UPM, déplore l’élaboration unilatérale de l’ordre du jour du congrès et « l’absence de débat sur la stratégie de fond que le FLNKS devra poursuivre ». Il rappelle ainsi que « le projet de société du FLNKS est la pierre angulaire de son unité et que ses fondamentaux multiculturels et démocratiques ont contribué à une large adhésion d’une partie de la population lors des scrutins référendaires ». Par ailleurs, Victor Tutugoro estime que les conditions de sécurité et de circulation actuelles en Nouvelle-Calédonie ne permettent pas « un débat apaisé » essentiel pour se « projeter sur la recherche d’un accord sur l’avenir institutionnel d’une part mais également d’autre part sur les enjeux et les conditions de la reconstruction du pays, à la suite des émeutes condamnées unanimement ».
Même constat pour Jean-Pierre Djaiwé. Interrogé le même jour, au terme d’une séance au Congrès (l’assemblée territoriale calédonienne), le président du Palika a également annoncé que son parti, qui est aussi celui du président du gouvernement collégial Louis Mapou, ne participera pas au rassemblement de ce week-end. Une décision annoncée dès mardi après-midi aux élus de l’Union calédonienne, lors d’une réunion organisée entre les deux partis. « Nous avons dit qu’au vu des conditions que nous connaissons aujourd’hui, il n’est pas possible de se réunir en congrès », explique Jean-Pierre Djaiwé, soulignant que le maintien d’une démarche « de discussions et de négociations » instaurée par le dernier congrès du FLNKS, à l’Anse-Vata en février 2023, impliquait « que la Nouvelle-Calédonie retrouve une vie normale ».
Une question se pose désormais : le congrès du FLNKS pourra-t-il avoir lieu, malgré l’absence de deux des quatre partis fondateurs du Front ? « Oui, il va se tenir comme programmé », affirme Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès. La non-participation du Palika et de l’UPM n’empêchera pas, selon l’élu, à « certains de leurs militants d’être présents » notamment à travers « la CCAT ». Le bureau politique du FLNKS doit se réunir ce mercredi 28 août, sans l’UPM ni le Palika.
- Vaimua Muliava démissionne la veille d’un vote important
Ce mercredi (mardi en Polynésie) a aussi été marqué par la révélation, par Nouvelle-Calédonie la 1ere, de la démission d’un des membres du gouvernement collégiale : Vaimu’a Muliava. Pas de communication ou d’explication officielle pour le moment, mais une information confirmée par l’Éveil océanien, le parti d’origine de ce « ministre », formé à la conservation du patrimoine. Vaimu’a Muliava, bien connu des dirigeants polynésiens, puisque que l’élu d’origine walisienne a effectué plusieurs missions au fenua depuis son entrée au gouvernement en 2019, était jusque là en charge, dans l’exécutif calédonien, de la construction, de la fonction publique, de la transition numérique, et travaillait aussi beaucoup à la coopération régionale.
En 2021, une semaine après le troisième référendum d’autodétermination sur le Caillou, il avait adressé une lettre à Emmanuel Macron pour dénoncer « l’immense gâchis » d’une sortie ratée de la période des accords. Il demandait au chef de l’État de revoir son approche du dossier calédonien. En mai dernier, une de ses prises de paroles, pour un retour à l’apaisement après plusieurs jours d’émeutes, avait de nouveau eu un écho important, sur le Caillou et au niveau national. Sa démission tombe la veille de l’élection du président du Congrès, prévue jeudi 29 août (ce mercredi en Polynésie) et laisse présager des débats mouvementés parmi les élus calédoniens.