Des élèves de 1ère B au lycée Samuel Raapoto, et leurs parents, protestent contre l’abaissement de certaines notes de contrôle continu par la « commission d’harmonisation » de l’académie mise en place par la réforme Blanquer. Ils demandent le rétablissement des notes des élèves de la classe, et doivent rencontrer un représentant du vice-rectorat mardi matin.
Plusieurs élèves de 1ère du lycée Samuel Raapoto ont vu, dans le cadre du contrôle continu, leur moyenne dans deux matières baissées de deux à cinq points. Rassemblés sur un groupe Messenger, ils se sont aperçus que leurs notes en histoire-géographie et en éducation morale et civique n’étaient pas les mêmes sur leurs bulletins scolaires et dans Cyclades, le logiciel de l’Éducation nationale qui centralise les notes.
Alertés, les parents d’élèves ont envoyé un courrier au vice-recteur pour exprimer leur indignation, et leur crainte de voir leurs enfants pénalisés dans leur effort pour obtenir le baccalauréat. Contacté par Radio1, le vice-rectorat s’étonne, car le changement de notes à ce stade et dans ces spécialités aurait « une incidence très faible sur la note finale ». Très faible peut-être, mais suffisante pour faire la différence pour certains, disent les parents d’élèves : « Certains ont perdu leur moyenne, d’autres vont perdre une mention ! »
L’angoisse du nouveau bac et de Parcours sup’
La réforme Blanquer, mise en application depuis 2021, prévoit que 40% de la note totale du baccalauréat dépend du contrôle continu sur le cycle terminal (1ère et Terminale). Ce que n’ont pas manqué de souligner les parents d’élèves : « On les saoûle à longueur d’année en leur disant qu’il faut avoir une bonne moyenne, une mention pour Parcours Sup » dit un parent signataire du courrier, lequel souligne que « le lycée Raapoto a d’ailleurs scrupuleusement suivi les règles d’évaluation qui ont donné beaucoup de travail aux élèves. Les voilà bien récompensés ! »
Dans le cadre de ce nouveau système, dans chaque académie une commission d’harmonisation (composée d’inspecteurs et de professeurs du public et du privé) passe en revue les moyennes annuelles des élèves « et procède à leur harmonisation en cas de discordance manifeste entre la moyenne annuelle obtenue par les élèves d’un même établissement dans un enseignement et la moyenne annuelle des résultats obtenus par l’ensemble des élèves de l’académie dans ce même enseignement », précise la note de service de l’Éducation nationale.
C’est contre ce « nivellement par le bas » que protestent les élèves et leurs parents. « Quel message donnez-vous aux élèves ? Que leurs notes ne valent rien. Quel message donnez-vous aux professeurs ? Qu’ils veillent à ne noter ni trop haut ni trop bas puisque de toute façon, leur notation sera harmonisée ! » écrivent-ils au vice-rectorat, dénonçant, circulaire ou pas, une démarche « contraire à l’éthique et totalement irrespectueuse. »
Une petite délégation d’élèves et de parents sera reçue mardi matin par un représentant du vice-rectorat, car le vice-recteur Philippe Lacombe a fait valoir ses droits à la retraite et quitté le territoire. Son remplaçant n’a pas encore été nommé.