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Bagarre du 26 juin à Moorea : de 10 mois à 4 ans de prison pour les 10 accusés

Les premières décisions sont tombées ce mercredi dans l’affaire des bagarres de Tiahura du 26 juin dernier. Neuf des dix accusés ont été condamnés à des peines de prison : trois sont maintenus en détention, les autres bénéficieront d’aménagements de peines. Du moins jusqu’au délibéré du 23 septembre prochain concernant l’autre bagarre qui avait eu lieu plus tôt dans la journée au Coco Beach.

Le 2 septembre dernier, 10 personnes comparaissaient devant le tribunal de première instance pour leur participation dans la violente bagarre qui avait eu lieu à Haapiti (Moorea) le 26 juin 2021. Plusieurs étaient également impliqués dans les violences qui avaient eu lieu plus tôt dans la journée au Coco Beach, sur le motu de Tiahura : la décision de justice sur ces faits-là sera rendue le 23 septembre.

Vers 22 heures le même jour, les jeunes hommes âgés de 21 à 28 ans sont aux abords d’une pizzeria, de plus en plus éméchés. Tane, le père d’un garçon qui avait déjà eu maille à partir avec eux, prévenu que les jeunes « cherchaient » son fils, va à sa rencontre en scooter accompagné de sa femme et d’un neveu par alliance. Là, les versions divergent : le père assure qu’il confisque une batte de baseball à l’un des jeunes, les garçons disent qu’il est arrivé avec. L’un des jeunes subtilise le scooter. La bagarre démarre, un témoin parle d’une cinquantaine de personnes sur les lieux. Le père frappe en premier, disent les jeunes, si fort que la batte se casse. Les jeunes répliquent, parfois à coups de parpaing et de bouteilles, et n’hésitent pas à frapper leurs victimes à terre. « Il est tombé et c’est là qu’on l’a assaut » ; « Il y avait un groupe sur le papa, un groupe sur le fils », dira l’un des prévenus. L’épouse prend également des coups, qui lui vaudront 4 jours d’ITT, comme son fils. Son mari présente des fractures au nez et à deux vertèbres qui lui vaudront 30 jours d’ITT. Il est encore en fauteuil roulant et a perdu son emploi. « Ce n’est pas une bagarre, c’est un lynchage », a déclaré le juge lors de l’audience.

« Y’a toujours eu des bagarres, depuis les ancêtres »

Les – rares – déclarations des prévenus n’avaient guère impressionné la cour. Plusieurs attribuaient à l’alcool leur amnésie apparente sur les faits et leurs responsabilités individuelles : « Je me souviens pas sur qui j’ai tapé ». Certains ne connaissaient même pas le pourquoi de la bagarre, disent-ils : « Y’avait un gag, je connais pas l’origine du gag » ; « Y’a toujours eu des bagarres, depuis les ancêtres ». « Un jour ils vont tuer quelqu’un », déclarait le procureur devant cette « misère intellectuelle totale ».

Tous étaient poursuivis pour violence aggravée, et plusieurs étaient en récidive. Certains sont déjà en détention pour d’autres faits. Le délibéré a été rendu ce mercredi en début d’après-midi. Le père, Tane, écope de 10 mois de prison avec sursis, son fils de 117 heures de travaux d’intérêt général à effectuer dans un délai de 18 mois. Yann Teiho et Henri Paheo sont condamnés à 4 ans de prison dont un an avec sursis, et maintenus en détention. Wilfrid Stin est condamné à 3 ans de prison dont un avec sursis, et également maintenu en détention. Dylan Tufaaiema est condamné à 2 ans de prison dont un avec sursis. Pour Rooma Chang Chui Yung, François Miria et Maitere Tanerii, un an de prison. Pour Marcellin Tamatoa, 6 mois de prison. Toutes les peines, excepté celles du père et de son fils, sont assorties d’un sursis probatoire de 2 ans, d’une interdiction d’entrer en contact avec leurs victimes, et d’une obligation de soins, de travail ou de formation, et d’indemnisation des victimes : l’audience concernant les intérêts civils est programmée pour le 19 janvier prochain.

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