Les adeptes de la culture hip hop et de breakdance à Tahiti le connaissent : Johann Kwang-Liu a fait ses premier mouvements de break en 2002 sur la place To’ata et a rapidement pris le nom de Bboy Omega au sein de son groupe, les X-boys. C’est la partie acrobatique de la discipline qui le passionne tout de suite et à laquelle il s’accroche pour se dépasser. Aujourd’hui il est à la tête de l’Atelier du Breakdance qui rassemble une quinzaine d’élèves en moyenne. Il se prépare à accueillir pour ses 20 ans de break des experts de la discipline, afin de la faire découvrir, ainsi que ses valeurs, à la jeunesse du pays.
Johann Kwang-Liu, aussi connu sous son nom de scène Bboy Omega, a débuté la pratique du breakdance en 2002, et fête cette année vingt ans de passion pour cette discipline dont il a vu l’engouement s’estomper avec le temps à Tahiti. Le breakdance est un des éléments de la culture hip hop – qui comporte aussi le rap, le graffiti, le beat boxing et le DJing – elle-même née dans le Bronx, aux États-Unis au début des années 70. Johann a découvert le break sur la place To’ata alors qu’il écoutait un concert et a été impressionné par les mouvements acrobatiques qui s’apparentent à de la « gymnastique » raconte t-il, voyant les danseurs comme « surhumains ». Il forme rapidement un groupe, les X-boys qui deviennent champions de Polynésie et gagnent la compétition du Upa nui en 2009. Après un court arrêt entre 2010 et 2013 pour ses études en métropole, il revient à Tahiti et se retrouve seul dans cette activité. C’est alors une sorte de traversée du désert pour lui qui va donner quelques cours de breakdance dans plusieurs communes et dans différentes écoles de danse. Puis il est rejoint par un ancien compagnon de scène, Warren, qui donne aujourd’hui des cours avec lui. Il dit avoir appris avec le temps à étendre sa sensibilité artistique et s’intéresser davantage à l’expression et à la création.
« Peace, love, unity and having fun », mais aussi discipline, entraide et humilité
Les amateurs de break dance sont peu nombreux aujourd’hui à le pratiquer à Tahiti. Johann Kwang-Liu est l’un des plus anciens danseurs de Polynésie et fête cette année vingt ans de passion. Il est à la tête de l’Atelier du Breakdance, son école et il donne également depuis 2013 des cours dans les quartiers prioritaires de différentes communes. S’il a souhaité continuer malgré le fait que le hip hop soit « passé de mode » à un moment donné, c’est pour transmettre aux autres ce que le breakdance lui a apporté. Son enfance et son adolescence, il les raconte « turbulentes » et estime que c’est grâce au break qu’il a regagné confiance en lui, « certainement comme l’auraient fait d’autres disciplines pour certains ». Cette année il compte une quinzaine d’élèves réguliers qui assurent également des prestations sous le nom de Breaking Motion lorsqu’il sont sollicités. Il souhaite que cette discipline perdure au fenua pour les valeurs de la culture hip hop qu’elle véhicule : paix, amour, unité et amusement bien entendu, mais aussi discipline, entraide et humilité qui sont nécessaires à la performance en breakdance selon lui.
Pour fêter ses 20 ans de danse, il a le projet de faire venir « un groupe d’experts en breakdance » durant la première semaine du mois de décembre 2022 si tout va bien. Il souhaite évoquer avec eux l’intégration du breakdance aux JO mais aussi les faire intervenir dans les quartiers de Tahiti. C’est aussi une occasion pour Breaking Motion d’organiser un workshop gratuit de grande envergure. Il insiste sur la portée sociale qu’il véhicule dans son activité, étant lui-même issu d’une enfance difficile : « si le break a pu passer du Bronx aux JO, vous aussi avec de la motivation et de la volonté vous pouvez sortir de vos situations difficiles ».