TÉMOIGNAGE – La mère de l’un des deux bébés échangés à la naissance il y a 20 ans a exprimé son soulagement après la condamnation de la clinique.
« On va enfin pouvoir mettre cette histoire derrière nous ». C’est les larmes aux yeux que Sophie Serrano, la mère de l’un des deux bébés échangés à la naissance il y a 20 ans dans une clinique de Cannes a réagi au jugement du tribunal de grande instance de Grasse. La clinique et la société d’assurances ont été condamnées à payer 1,88 million d’euros aux deux familles. Soit dix millions de moins que ce qu’elles demandaient mais pour Sophie Serrano, l’essentiel n’est pas là.
#BebesEchanges Sophie et Manon : » on va pouvoir tourner la page, mais on ne peut pas oublier » #Grasse @Europe1 pic.twitter.com/eFEAS0Hg6x
— Jakterens (@Jakterens) 10 Février 2015
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« La fin de ce long combat ». « Je suis soulagée, je suis émue, je n’arrive pas à atterrir : c’est la fin de ce long combat », a réagi la mère de Manon échangé avec Mathilde, sa fille biologique, à la naissance. « On n’oubliera jamais mais on va enfin pouvoir mettre cette histoire derrière nous », a-t-elle encore dit les larmes aux yeux à la sortie du tribunal. « Ma vie, depuis dix ans, était en suspens et aujourd’hui on vient de me la rendre », a confié celle qui dit avoir vécu des années d’angoisse après la découverte de l’erreur il y a dix ans.
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« Taper là où ça fait mal ». Si la somme qui sera versée aux deux familles – 1,880 million d’euros – est bien en deçà de ce qu’elles réclamaient (12 millions d’euros), la seule chose que veut retenir Sophie Serrano c’est que la clinique paiera: « c’est une punition pour eux. Ils ne se sont pas excusés. Tout ce qui les inquiétait, c’était de devoir donner de l’argent. Quelque part, je suis bien contente que l’on aille taper là où cela fait mal chez eux », a-t-elle dit.
Du côté de la clinique, on souligne que les sommes sont six fois moins élevées que celles qui étaient demandées… et on attend les détails du jugement avant un éventuel appel.