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Bébés morts à Chambéry : la production du laboratoire suspendue

© MaxPPP

L’ENQUÊTE- Le laboratoire Marette a reconnu avoir fourni les poches alimentaires responsables de la mort de trois nourrissons.

L’enquête sur la mort de trois nourrissons à l’hôpital de Chambéry, en Savoie, début décembre a connu un coup d’accélérateur mardi. Alors que le laboratoire Marette a reconnu avoir fourni les poches alimentaires qui ont contaminé les nouveaux-nés. Le parquet de Marseille a donc ouvert mardi une information judiciaire pour les « quatre chefs possibles » de « homicide et blessure involontaires, mise en danger délibéré de la vie d’autrui, et fabrication de médicaments sans respecter les bonnes pratiques ». De son côté, Marisol Touraine a annoncé la suspension de la production des laboratoires Marette.

Que disent les premières analyses ? « Trois de ces six poches étaient sous scellés, fermées, non ouvertes et s’avèrent néanmoins contaminées par un germe rare, difficile à identifier », a indiqué le procureur de la République de Marseille Brice Robin. Jean-Claude Manuguerra, de l’institut Pasteur, a confirmé que le germe était « une entérobacterie de l’environnement, une nouvelle espèce non décrite à ce jour et qui n’a pas encore de nom ». La ministre de la Santé a, pour sa part, précisé que le « lieu ou le mode de contamination » des poches par le nouveau germe n’avaient pas encore été identifiés.

Suspension de la production du laboratoire Marette. La contamination des nouveaux-nés ne serait donc pas liée à une manipulation des poches alimentaires au sein de l’hôpital, mais bien à une faille durant la fabrication. « Le laboratoire Marette qui a procédé à la fabrication doit respecter un certain nombre de bonnes pratiques, il nous faudra donc vérifier dans un premier temps que l’ensemble de ces prescriptions ont bien été respectées », a expliqué Brice Robin. Le laboratoire normand a reconnu avoir fabriqué les poches incriminées. En réaction, la ministre de la Santé, Marisol Touraine a demandé « la suspension de la production du laboratoire ». L’entreprise dispose à présent de 24 heures « pour faire valoir des éléments contradictoires », précise la ministre de la Santé. Mais le laboratoire ne l’entend pas de cette oreille et envisage des « recours » en justice contre la décision de suspension de son activité, a indiqué à la presse l’avocat du laboratoire, Me Matthieu Lemaire.

D’autres vérifications à venir. Si dans cette affaire le laboratoire Marette apparaît comme le principal suspect, le procureur de la République a toutefois indiqué que de nombreuses autres vérifications allaient être effectuées. « Nous n’excluons aucune piste et nous serons vigilants quant à la recherche d’éventuelles défaillances dans toute la chaîne de fabrication, de transport, de stockage et d’administration de ces poches de nutrition », a-t-il ajouté, évoquant « un dossier complexe ».

La juge marseillaise à la rencontre des familles. Par ailleurs, la juge Annaïck Le Goff, vice-présidente du pôle de Santé publique de Marseille, va dans les prochains jours se rendre à Chambéry pour rencontrer les enquêteurs. elle devrait également « se tenir à la disposition des familles des victimes qui, si elles le souhaitent, pourront la rencontrer ».

« Il y a une forte demande de la part de ces familles qui ont même parfois été jusqu’à regretter qu’on ne les ait pas prévenues du transfert du dossier » à Marseille, a souligné le procureur de la République de Marseille. Le pôle de santé marseillais est compétent pour 22 départements et est chargé des dossiers complexes de ce type.

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Source : Europe1