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Bientôt un magasin Décathlon à Tahiti

Après plusieurs années de rumeurs, l’enseigne française de sport va s’implanter en Polynésie. Un permis de construire, déposé par le groupe Moana Nui, est en instruction pour un magasin de 2 800 mètres carrés situé près du complexe sportif de l’AS Phenix de Punaauia.

Espéré par beaucoup, redouté par certains, porté par la rumeur depuis des années, le Decathlon Tahiti semble sur le point de se concrétiser. Les services du Pays étudient depuis quelques semaines une demande de permis de construire d’un magasin de la chaine de sports et loisirs. Une grande surface d’environ 2 800 mètres carrés qui sortirait de terre entre la fin 2023 et le début 2024, sur un grand terrain jouxtant le complexe sportif de l’AS Phenix, en face du collège de Punaauia. Aux manettes du projet, le groupe Moana Nui, contrôlé par Yves Buhagiar, qui avait été à l’origine du premier hypermarché du fenua dans les années 80 et qui gère aujourd’hui plusieurs entreprises, en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie ou au Chili. Si le projet est, du point de vue administratif, bien avancé – une étude d’impact avait été déposée en mairie entre le 17 mars et le 17 avril dernier – ses porteurs locaux, comme le géant français du sport, toujours très impliqué dans les lancements de nouveaux magasins, restent pour l’instant prudents, et donc discrets.

Déjà huit ans de Decathlon en Calédonie

Mais du côté des professionnels du sport et des loisirs, on s’est déjà passé le mot. Peu d’entre deux, aujourd’hui, veulent commenter un projet qui n’est pas officiel, mais certains craignent déjà la concurrence d’un groupe, connu pour ses gammes larges et ses prix accessibles. « Il faut s’y préparer, mais ça n’est pas forcément une mauvaise nouvelle d’avoir de nouveaux produits dans le secteur », nuance toutefois le gérant d’un magasin de sport. Il est vrai que Decathlon propose principalement ses propres marques – de Quechua (randonnée), à Tribord (sports nautiques), en passant par Kalenji, Inesis, Btwin ou Domyos – et vise avant tout à faire entrer des nouveaux pratiquants dans les différentes activités développées en rayons.

Decathlon peut-il, au fenua, « rendre le sport accessible au plus grand nombre » comme le prétend sa devise ? L’exemple de la Nouvelle-Calédonie, où l’enseigne s’était implantée en 2014, permet d’avoir un aperçu. Les magasins de sports ou de vêtements sportifs du Caillou avaient exprimés une vive inquiétude avant l’ouverture de la grande surface, qui risquait selon eux de « tuer le secteur ». Certaines enseignes ont effectivement périclité, mais plutôt que d’éliminer la concurrence, le magasin installé tout proche de Nouméa semble avoir participé, au contraire, à la redévelopper. Les boutiques de sport de « grandes marques », plus techniques ou plus spécialisées, ont eu tendance à se multiplier, et – conséquence ou pas de l’arrivée du groupe – la pratique sportive se porte mieux qu’il y a dix ans sur le Caillou. Le groupe d’Yves Buhagiar, propriétaire des murs de ce « Decathlon Dumbéa » géré par le groupe Ballande, entend, au fenua, exploiter lui-même l’enseigne. Les deux projets ne sont donc qu’indirectement liés : le magasin de Punaauia devrait toutefois reprendre des dimensions similaires à celles de son cousin calédonien.

Le magasin de Dumbéa, en Nouvelle-Calédonie, qui, avec ses 2 990 m2, employait 25 personnes lors de l’ouverture.

1 700 points de vente dans le monde

Créé en 1976 par Michel Leclercq dans le Nord de la France, Decathlon s’est imposé comme un poids-lourd national mais aussi mondial de la vente d’articles de sport. Le groupe compte aujourd’hui 324 magasins en France, générant plus de 500 milliards de francs de volume d’activité, et plus de 1 700 points de vente dans une soixantaine de pays. Il est aussi bien installé en outre-mer, avec des enseignes en Guadeloupe et à la Martinique, trois magasins à la Réunion, et depuis 2014, un magasin en Nouvelle-Calédonie. À chaque fois, la même recette : une surface assez grande pour rassembler sous un même toit un large panel de disciplines, des gammes complètes d’accessoires et de vêtements de sport, avec une omniprésence des marques du groupe. Maitrisant toute la chaine de production, depuis la recherche et le développement de nouveaux produits à la vente en passant par la fabrication, le groupe Decathlon emploi 22 000 personnes en France et plus de 100 000 dans le monde.

 

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1 Commentaire

  1. Lefunk
    15 juin 2022 à 12h51 — Répondre

    Il n’y a pas que la large gamme de produits qui est à craindre. La durabilité est le point noir du matériel de milieu de gamme vendu à Tahiti. Mon vélo électrique à 80 000 FRS acheté dans le magasin Écobike Taravao (fermé définitivement une année après l’ouverture !) est déjà HS, que faire de la batterie rechargeable ? du cadre et la fourche toute rouillée ? Seuls les pneus et le matériel Shimano sont en bon état. Mon vélo Btwin acheté 250€ (29 922 FRS) en 2010 est toujours intact en 2022 !!! L’implantation d’une enseigne comme Decathlon est un enjeu écologique vital.

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