Le premier déplacement du ministre des Outre-mer François-Noël Buffet en dehors de l’Hexagone s’est achevée ce samedi, après quatre jours en Nouvelle-Calédonie. Il a notamment annoncé un prolongement de deux mois du chômage partiel et rappelé un engagement « extrêmement fort » de l’État aux collectivités et aux entreprises, de plus de 120 milliards de francs pour la période 2024-2025. Un soutien et une reconstruction qui ne pourront pas aboutir sans une poursuite active des discussions politiques autour de l’avenir institutionnel, de nouveau enclenchées en cours de séjour. Le point avec notre partenaire Les Nouvelles calédoniennes.
La visite du Médipôle, qui fait face à une inquiétante pénurie de personnel, a clos ce samedi matin le déplacement ministériel de quatre jours en Nouvelle-Calédonie, qui subit de plein fouet une crise économique et sociale d’une ampleur inédite depuis les émeutes qui ont éclaté le 13 mai.
Ce séjour aura au moins permis au ministre, nommé fin septembre, de se rendre compte plus concrètement des difficultés majeures auxquelles sont confrontés la population et le monde économique tout en nouant un premier contact avec les élus afin de tenter d’impulser de nouveau les discussions sur l’avenir institutionnel, et notamment au sujet du dossier brûlant de la composition du corps électoral, en vue des prochaines échéances provinciales reportées d’ici novembre 2025.
Si François-Noël Buffet, qui a rencontré vendredi l’ensemble des groupes politiques au Congrès ce vendredi, ne « révèlera publiquement » rien de la teneur de ces échanges, il assure que « tout s’est très bien passé », sans en dévoiler davantage, notamment sur un éventuel calendrier fixé pour ces discussions.
Un soutien économique peu détaillé et insuffisant selon certains
Sur le volet économique, où il était particulièrement attendu et pour lequel certains jugent les annonces en la matière insuffisantes, François-Noël Buffet a défendu un engagement financier « extrêmement fort » de la part de l’État pour les années 2024 et 2025, à hauteur « grosso modo d’un peu plus d’un milliard d’euros » (soit plus de 120 milliards de francs Pacifique), sans détailler davantage ces aides, si ce n’est que cette enveloppe est dédiée à « accompagner les collectivités locales, réinjecter de l’argent et aider les entreprises. »
François-Noël Buffet a simplement rappelé qu’un emprunt de 60 milliards de la Nouvelle-Calédonie auprès de l’AFD serait garanti par l’État. Un emprunt déjà inscrit au projet de loi de finances 2025 et qui se résume à un remboursement des avances octroyées par l’État en 2024. En revanche, au sujet du chômage partiel François-Noël Buffet confirme prolonger de deux mois supplémentaires ce dispositif exceptionnel, soit jusqu’au 31 décembre (au lieu de fin octobre).
« Pas de déclarations à la presse toutes les trois minutes »
Un soutien qui ne pourra néanmoins pas se faire sans une avancée, en parallèle, des discussions politiques. Le ministre entend changer de méthode, mais aussi de style par rapport à ses prédécesseurs : « Je l’ai dit à plusieurs reprises, je ne ferai pas de déclaration à la presse ou de tweets toutes les trois minutes sur ces sujets, avertit François-Noël Buffet. Je ne suis pas pessimiste, mais il faut qu’on se mette au travail ».
Pour ce faire, la mission de concertation et de dialogue, constituée par les présidents du Sénat, Gérard Larcher, et de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, devrait se rendre à son tour sur le Caillou avant la mi-novembre.