Oscar Temaru organisait ce matin une conférence de presse au sein du fief du Tavini. À l’ordre du jour : les législatives, l’anniversaire de la réinscription de la Polynésie sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU mais surtout le Blue Climate Summit. Le tavana de Faa’a a ainsi exposé ses craintes quant aux possibles débordements privés et politiques que pourrait entraîner ce tout premier sommet organisé au fenua. Il avait invité pour l’occasion Dick Bailey, principal initiateur du projet, qui a rassuré le leader du Tavini en déclarant que la démarche de cette conférence d’envergure mondiale, est essentiellement scientifique.
À quelques jours du lancement de l’événement international Blue Climate Summit, le tavana de Faa’a, leader du parti indépendantiste a convié la presse au siège du Tavini.
Ce sommet, premier du genre, qui se tiendra au fenua du 14 au 20 mai réunira près de 300 personnes, scientifiques, chercheurs, ONG et écologistes venant des quatre coins du globe.
Conférence d’envergure mondiale qui a l’ambition de donner un coup d’accélérateur aux initiatives environnementales, le sommet est, en partie, saluée par le leader du Tavini. Bien que favorable à l’objectif général de l’événement, il se dit préoccupé par l’impact de l’événement initié par Dick Bailey en partenariat avec le gouvernement, et redoute des débordements. “C’est un événement exceptionnel et je remercie Dick de l’avoir organisé. À lui, je lui fais confiance pour l’organisation et ne doute pas de l’objectif recherché. Nos craintes viennent surtout de tous ces pays industrialisés qui sont à l’origine de ce changement climatique”, s’inquiète le tavana de Faa’a.
Il s’inquiète aussi des interêts privés qui pourraient rentrer en jeu dans le cadre de l’organisation de ce sommet. Notamment en ce qui concerne les ressources maritimes du fenua qu’il imagine, bientôt, sous le coup de “prédateurs industriels”.
Le maire de Faa’a dit vouloir “canaliser le mouvement” et brandit la réinscription de la Polynésie française : “Je veux rappeler à l’État que la Polynésie française est depuis 2013, placée sous l’égide des Nations Unies. La résolution du 10 décembre 2020 rappelle à l’État notre droit de souveraineté et notre droit de propriété sur toutes les ressources”, a-t-il poursuivi. Il prévoit d’ailleurs une grande fête anniversaire de la réinscription à Faa’a le 17 mai.
Pour ne rien laisser au hasard, il a confié qu’il ne manquera pas d’y participer puisque “même si cette planète appartient à toute l’humanité, nous sommes les premiers concernés”.
Pour Dick Bailey, invité privilégié du leader Tavini lors de cette conférence, il était important de répondre présent pour rassurer les plus réticents, sur le sens et l’objectif de ce grand rendez-vous. “ La démarche du Blue Climate Summit n’est pas du tout politique. Il est question d’un grand sujet qui concerne toute l’humanité. Notre objectif est de se focaliser sur la science”, a précisé le P-Dg du groupe Pacific Beachcomber.
VPG