Nicole Sanquer, Nuihau Laurey et Félix Tokoragi n’en sont pas à leur première offensive sur la façon de fonctionner de la majorité Tapura à Tarahoi sous la présidence de Gaston Tong Sang. Ils ont réitéré leurs critiques ce matin lors d’une conférence de presse. Deux de leurs textes restent à examiner, l’un sur la création d’une commission d’enquête sur la gestion de la crise sanitaire, l’autre sur le Pacs.
Il y a quelques jours Nicole Sanquer regrettait que sa proposition de texte sur l’expérimentation du cannabis soit rangée au placard pour laisser la place à un projet du gouvernement qui n’a selon elle que très peu de chance d’aboutir. Ce matin Nuihau Laurey a quant à lui dénoncé l’attitude d’Édouard Fritch lors des séances récentes : « le président vient faire sa petite diatribe (contre les élus qui ont quitté sa majorité, ndr), puis prend son panier et s’en va. » Il dénonce surtout la durée particulièrement courte de la session budgétaire : il ne reste en théorie plus qu’une séance, le 8 décembre, et une trentaine de textes à l’ordre du jour, dont le budget 2023. Le président et plusieurs vice-présidents de l’APF s’étant rendus au Vietnam pour un sommet de la Francophonie, il n’a pas été possible de caler une séance de plus. Nuihau Laurey, qui veut réduire le nombre de représentants à l’assemblée à 37, ironise donc que personne ne verra la différence. Il critique aussi la généralisation de la procédure simplifiée pour l’examen des textes (« parce qu’en général, le président veut vite repartir à Bora Bora »), et la difficulté à obtenir la parole.
Bref, l’assemblée selon Nuihau Laurey, « Ce n’est même plus une chambre d’enregistrement, c’est une boîte aux lettres et une agence de voyages. »
La création de la commission d’enquête sur la gestion de la crise sanitaire validée
Et lors de la prochaine séance, justement, le groupe A Here ia Porinetia espère voir étudier sa proposition de texte sur la création d’une commission d’enquête sur la gestion du Covid. Il ne s’agit pas de dénoncer qui que ce soit, assurent les élus, mais de tirer les leçons de la gestion de la crise. La commission doit s’intéresser à différents aspects de la pandémie : « la gestion économique et financière, la gestion de la vaccination, les effets secondaires, le fonctionnement des hôpitaux … »
Le texte sur la création de cette commission a été adopté jeudi en commission de la santé, y compris par les élus Tapura, qui veulent cependant prendre la présidence de cette instance alors que A Here ia Porinetia proposait Félix Tokoragi pour mener les travaux. « On voit les difficultés de ce gouvernement avec la transparence, dit Nuihau Laurey, on se pose vraiment des questions sur sa sincérité. » Mais laisser la présidence de la commission d’enquête est « un effort qu’on peut consentir », tempère Nicole Sanquer. Leur proposition, déposée le 16 avril au tout début de la session administrative, devrait donc être finalement débattue en fin de session budgétaire, et ils demandent également l’inscription à l’ordre du jour de leur texte sur le PACS.
Une conférence des présidents de groupe est prévue le 3 décembre, elle pourrait rajouter une séance à l’agenda de l’assemblée dont la session se clôture officiellement le 13 décembre.