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Bolchoï : le danseur, la brute et la ballerine

Le procès de l’affaire du Bolchoï s’est ouvert mercredi à Moscou. © REUTERS

QUI EST QUI – Le procès de l’affaire du Bolchoï s’est ouvert à Moscou. Voici ses protagonistes.

GALERIE. Le Bochoï est un univers impitoyable. Le procès qui s’est ouvert mercredi à Moscou l’illustre parfaitement : Pavel Dmitritchenko, danseur du prestigieux théâtre russe, est accusé d’avoir agressé à l’acide le directeur artistique de l’établissement, Sergueï Filine. Le drame, qui remonte au mois de janvier dernier, a exposé au grand jour l’ambiance exécrable au sein de la vénérable institution. Trois hommes sont sur le banc des accusés. Ils risquent jusqu’à douze ans de prison. Europe1.fr vous plonge au cœur de cette trouble affaire sur fond de Lac des Cygnes.


Sergueï Filine, la victime. Le 17 janvier dernier, Sergueï Filine, directeur artistique du Bolchoï, est aspergé d’acide en bas de son immeuble.L’attaque lui a pratiquement coûté la vue. Après avoir subi une greffe de peau et plusieurs opérations des yeux en Allemagne, Sergueï Filine a repris le travail en septembre. Avec une différence : il ne se sépare désormais plus de son garde du corps.

 

 


Pavel Dmitrichenko, le commanditaire. Avec deux complices, le danseur Pavel Dmitrichenko est soupçonné d’avoir organisé l’attaque contre Sergueï Filine. Ce soliste de 29 ans a notamment été remarqué pour ses rôles de « méchant », notamment celui d’Ivan le Terrible, dans le ballet du même nom. En août, il a démenti avoir planifié une telle attaque. Tout en admettant avoir accepté la proposition de l’exécutant présumé, Iouri Zaroutski, de « frapper Filine ». « Je ne pouvais pas imaginer qu’il était capable de commettre un crime d’une telle sauvagerie », s’est-il défendu.

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Iouri Zaroutski et Andreï Lipatov, les exécutants. L’exécutant présumé de l’attaque, Iouri Zaroutski, sans emploi, n’est pas un enfant de chœur. Barbu, tatoué, l’homme présente un contraste saisissant avec son commanditaire présumé. Déjà condamné pour avoir battu un homme à mort, il aurait assuré que l’attaque à l’acide avait même… sauvé la vie à Sergueï Filine. « Zaroutski a affirmé que s’il avait commencé à donner des coups de poings à Filine, il aurait pu le tuer, ce qu’il ne voulait pas faire », a indiqué le magistrat dans la presse russe. Quant à Andreï Lipatov, également sur le banc des accusés, il a admis avoir servi de chauffeur.

Angelina Vorontsova, le mobile. Angelina Vorontsova, jeune ballerine d’une vingtaine d’années et compagne de Pavel Dmitrichenko, semble être au cœur de l’histoire. Sergueï Filine lui aurait refusé le rôle principal dans le ballet Le Lac des cygnes. La raison ? La belle jeune femme n’aurait pas été jugée suffisamment au point physiquement et techniquement. Furieuse, elle s’en serait ouverte à Pavel Dmitrichenko, qui aurait alors cherché à venger la jeune ballerine.

Nikolaï Tsiskaridzé, le professeur mégalo. Danseur étoile et professeur au Bolchoï, Nikolaï Tsiskaridzé, 39 ans, n’a pas été mis en cause par la justice dans l’affaire. En revanche, il a été pointé du doigt par la direction du théâtre, qui l’a accusé presque ouvertement d’être… l’instigateur de l’attaque. Professeur de la jeune Angelina Vorontsova il aurait eu des mots durs à l’égard de Sergueï Filine. Mais Nikolaï Tsiskaridzé voit dans l’attaque de Sergueï Filine une « mise en scène » utilisée par le Bolchoï pour mener une cabale contre lui. En février dernier, l’homme, un rien mégalo, assurait ainsi à la BBC que la direction du théâtre voulait « nuire à sa réputation », ajoutant : « mais ma réputation ne peut pas être ternie. J’étais, et je suis encore, le danseur le plus célèbre du Bolchoï ». Ce qui ne l’a pas empêché d’être licencié en juin par le théâtre. Réagissant dans Le Figaro peu après ce limogeage, Nikolaï Tsiskaridzé n’en démordait pas et assurait encore : « le Bolchoï, c’est moi ».

Source : Europe1