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Bora Bora dit non aux méga-paquebots

 

©DR

À la demande du maire de Bora Bora, Gaston Tong Sang, les paquebots se feront moins nombreux dans le lagon de Bora Bora à partir de 2022, pour préserver la qualité du séjour sur la perle du Pacifique, ainsi que son écosystème. Une annonce que la ministre du Tourisme, Nicole Bouteau, s’apprête à relayer à l’industrie de la croisière en avril, lors du Seatrade Cruise Global, le plus gros salon mondial de la croisière.

« J’ai envoyé un courrier officiel au président et à la ministre du Tourisme, je pense que le Pays a compris l’intérêt que présente cette prise de position », disait ce lundi Gaston Tong Sang en marge du colloque sur la résilience des îles. Il souhaite que l’accès des grands paquebots au lagon de Bora Bora soit limité rapidement : « C’est trop gros pour Bora Bora, et ça choque dans notre façon de faire du tourisme. » Le maire de la perle du Pacifique évoque d’abord un souci d’équité, laissant entendre les paquebots contribuent finalement assez peu aux recettes de la mairie : « J’impose beaucoup de règles aux hôteliers, ils participent énormément à faire fonctionner nos services publics… »

Autre problème posé par le ballet des énormes navires, celui des prestataires de Bora Bora qui non seulement ne sont pas dimensionnés pour accueillir autant de monde, mais qui délaissent les hôtels, leurs clients réguliers.

Le lagon en danger

Enfin, le tavana de Bora Bora craint pour l’écosystème. Il s’alarme de voir plusieurs spots du lagon envahis de visiteurs à chaque escale d’un paquebot. Et s’inquiète de la pollution de l’air, de la contamination possible du lagon par des algues , et par le bruit des énormes moteurs qui font fuir le poisson.

Halte au gigantisme

Gaston Tong Sang n’est pas opposé à l’industrie de la croisière, dit-il, mais il souhaite pour son île un développement  à l’image de ce qui a été fait dans l’hôtellerie : des unités moins grandes mais luxueuses : « Je suis totalement d’accord quand j’entends la compagnie Le Ponant annoncer la construction de deux paquebots de 200, 300 passagers, très haut de gamme, et une fois dans le lagon ils coupent les moteurs et naviguent à l’électrique. »

Même raisonnement pour l’hôtellerie

 « Au niveau des hôtels j’ai aussi annoncé la couleur, dit Gaston Tong Sang, en disant j’étais à 1 000 chambres en 2008, j’en ai perdu 300 (suite à la crise qui avait mené à la fermeture de quatre hôtels de moyenne gamme, ndlr), j’ai bien envie de retrouver mes 1 000 chambres… et de marquer une pause. Et malgré ça, on crée des emplois. Une chambre 5 étoiles crée quatre à cinq emplois, donc je n’ai pas besoin de quantité de chambres, mais j’ai besoin de recruter beaucoup de jeunes.»

Cet accès restreint au lagon de Bora Bora pour les navires de croisières pourrait prendre effet dès 2022, « le temps d’annoncer la couleur aux compagnies de croisière qui devront modifier leurs programmes », dit Gaston Tong Sang. Une annonce que la ministre du Tourisme Nicole Bouteau fera au Seatrade Cruise Global, le plus grand rendez-vous mondial de l’industrie de la croisière, qui se tient à Miami du 20 au 23 avril prochain.

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4 Commentaires

  1. Tohivea
    21 janvier 2020 à 8h09 — Répondre

    Bora bora montre la bonne voie. Le tourisme est aussi source de nuisances graves à l’environnement, il faut absolument le maîtriser pour qu’il soit bénéfique à tous.

  2. Jean Luc Delor
    21 janvier 2020 à 9h45 — Répondre

    Entièrement d’accord avec le maire de Bora Bora.
    Regardez se qu’il se passe à Venise.

  3. Haraôô
    21 janvier 2020 à 12h44 — Répondre

    Enfin une action responsable de la part du Maire de BoraBora, l’industrie de la croisière consomme énormement de fuel, utilise des detergents toxiques pour l’entretien de ses ponts , evacue ses dechets en plein océan et les croisieristes depensent quasiment tout leur argent à bord, souvent ils descendent sans rien dans,les mains et les poches pour eviter de se faire voler . Ce n’est pas avec les méga bateaux de 3000 à 5000 passagers qu’il faut envisager le developpement du tourisme, à terme, çà ne fera que dégouter la population de ces invasions qui donnent l’impression que nous ne sommes plus chez nous .

  4. JACQ
    22 janvier 2020 à 11h20 — Répondre

    Bof, les touristes n’ont qu’à boycotter Bora Bora, de toute façon les agences de métropoles conseillent les Cook Island

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