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Bouchons : études sur les horaires d’école et sur des voies de bus entre Arue et Tipaerui


Invité de la rédaction de Radio1 ce jeudi, le ministre des Grands Travaux et des transports intérieurs Jordy Chan a précisé son cap dans la lutte contre la congestion routière. Une étude va être lancée en vue « d’aménager » les horaires de classes et ainsi lisser les déplacements des parents sur les heures de pointe. Il s’agit aussi d’explorer sérieusement l’idée de voies de bus dédiées, notamment entre Arue et le Pont de l’Est, puis jusqu’au collège de Tipaerui.

C’est un « objectif stratégique » du gouvernement. La lutte contre la congestion routière a déjà fait l’objet depuis le début de la mandature, de communication et de « premières mesures ». Le « shunt » du Méridien à Punaauia, le « tourne-à-droite » entre l’avenue Charles-de-Gaulle et l’avenue Pouvanaa a Oopa en font partie. Le plan de réfection des abribus, destiné à promouvoir le transport en commun, aussi. Mais personne, pas même le ministre des Grands Travaux en charge des transports, ne peut prétendre que ces mesures, taillées pour entrer dans le bilan des « 100 jours », suffisent en soi pour lutter contre le poison quotidien que représentent les bouchons pour des milliers de Polynésiens. Jordy Chan l’a assuré ce matin : le Pays compte aller beaucoup plus loin sur ce sujet : avec des aménagements routiers, mais surtout en « agissant sur la demande », c’est à dire en tentant de réduire le nombre de voitures circulant aux heures de pointe.

L’impact des voies de bus sur la congestion en question

Pour ça, le ministre avait déjà parlé d’un appel à projets sur le covoiturage, qui devrait être lancé « dans les mois à venir », pour créer une plateforme ou un outil innovant qui permettrait « d’optimiser » l’utilisation des véhicules personnels. Il s’agit aussi de faire davantage la promotion des « modes doux », comme le vélo, sans que les instruments de cette promotion – et les moyens, nécessaires pour aménager des pistes cyclables – soient à ce stade précisés. Surtout Jordy Chan compte « renforcer l’offre de transports en commun ». Le programme du Tavini parlait, pendant la campagne, du développement d’un réseau de transport en « site propre » gratuit et écologique, citant l’hydrogène comme carburant d’avenir. Seulement des « réflexions » à l’heure actuelle, mais l’idée de créer des voies dédiées pour les bus actuels, elle, semble un peu plus embarquée. Des nouvelles voies ? « c’est une possibilité », mais il s’agirait aussi de retirer de la circulation générale des voies existantes pour les consacrer au transports publics. « Il y a déjà des communes qui, à mon sens, seraient plus concernées que d’autres, ce sont les communes qui sont situées sur l’agglomération urbaine de Papeete, précise le ministre des Grands Travaux. Nous sommes en train d’étudier la faisabilité sur l’axe qui part du camp d’Arue jusqu’au pont de l’Est et on passe jusqu’au collège de Tipaerui. Mais il faut qu’on étudie l’impact sur la congestion de mettre en œuvre cette mesure ».

La question est simple : le nombre de voitures retirées de la circulation grâce aux bus est-il suffisant pour compenser la suppression d’une voie sur le tracé ? Le gouvernement de Moetai Brotherson n’est pas le premier a annoncer des « études » et des « réflexions » sur ce sujet des voies réservées, déjà largement recommandées lors des discussions sur le schéma directeur des transports. Qu’est-ce qui sera différent cette fois ? « Peut- être le background du ministre, répond l’ancien élève des Ponts et chaussées. J’ai quand même un background technique qui me permet d’appréhender les choses, d’évaluer sur quels axes il pourrait être mis en place des voies réservées, d’autres sur lesquels ça serait moins favorable ».

Écoles : l’exemple de Punaauia

Autres axes de travail pour « agir sur la demande » : décentraliser les administrations, une idée fixe du gouvernement qui l’a d’ailleurs brandie pour faire réévaluer le projet de nouveau siège de l’OPT. Ou encore « mieux aménager les horaires de début d’école par rapport aux horaires de pointe de circulation ». « C’est une étude qui sera lancée dans les prochains mois, précise le ministre. Bien entendu, nous allons travailler de concert avec le ministre de l’Éducation sur ce point parce qu’il ne s’agit pas uniquement d’un problème de congestion. Il faudra prendre en compte l’avis des parents d’élèves, l’avis des établissements scolaires et l’avis des communes. Mais on le voit bien, par exemple, à Punaauia : depuis qu’ils ont mis les horaires de début d’école à 8 heures, la circulation fonctionne très bien. »

Le ministre ne s’engage pas sur un calendrier pour ces aménagements horaires : « Ce que nous souhaiterions, c’est pouvoir le mettre en place dans les très prochaines années. »

La route du Sud, moins haute, et avec de meilleurs « relogements »

Côté Est, le gouvernement étudie donc deux gros projets : des voies de bus de Papeete à Arue, et l’extension de la double voie du Tahara’a à Mahinarama. Côté Ouest, les plans sont plus flous : la Route du Sud revient sur la table, comme à chaque début de mandature,  mais dans une version qui serait remaniée, comme l’a déjà expliqué Moetai Brotherson. « Le problème avec ce projet, c’est qu’il n’a pas été étudié depuis 2010, pointe Jordy Chan. Donc ça fait plus de dix ans qu’on avance sans vraiment avoir de vision. Nous, on a regardé les études qui avaient été faites par le passé. On a conclu qu’il y avait des options techniques qui n’avaient pas été envisagées et qu’on est en train d’étudier aujourd’hui. » Des options concernant le tracé notamment, qui pourrait être rapproché de la côte et donc baisser en altitude. « La hauteur est déterminante en facteur de coûts, rappelle le ministre. Pourquoi ? Parce que plus on monte en hauteur et plus il y a des ouvrages d’art à dimensionner et qui augmentent considérablement le coût de la route. Donc, il faut l’optimiser en fonction de cette hauteur. » Peu de précisions, pas de calendrier, mais une condition à toute avancée de ce grand projet, contre lequel s’était par exemple élevé le maire Tavini de Paea Tony Géros : trouver « des solutions en matière de relogement qui soient convenables pour les populations qui puissent être impactées par le projet ».

 

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