La Polynesian Boxing Association (PBA) présidée par Tauhiti Nena a officiellement récupéré son agrément au même titre que la Fédération de boxe de Polynésie française (FBPF) d’Ismaël Tahiata. Les deux fédérations sont désormais reconnues par le Pays, mais aucune n’a récupéré la délégation de service public qui permet de prétendre aux subventions. Une commission ad hoc devrait être créée sous peu pour « accompagner » les deux entités en attendant que le Pays toilette les critères d’attribution de la DSP puis ouvre un appel à candidature.
Match nul pour les deux fédérations de boxe du fenua. En avril dernier, la fédération de Tauhiti Nena avait perdu son agrément suite à une décision du tribunal administratif de Papeete mais le 24 mai, un arrêté pris en conseil des ministres lui a permis de la retrouver. Une mesure qui remet la PBA sur le même pied d’égalité que la FBPF, qui avait été privée de sa DSP et de son agrément en août 2023 par la ministre des Sports, Nahema Temarii . Pour rappel, la FBPF a l’origine de la procédure en justice avait obtenu gain de gain de cause et avait donc réussi à faire ordonner l’annulation des arrêtés attribuant à la DSP et l’agrément à la PBA, lui permettant ainsi de retrouver son statut.
Accompagner les deux fédérations
Face à cette situation de statu quo, la ministre des Sports a annoncé la création d’une commission ad hoc. Cette commission, dirigée par le mouvement sportif, aura pour mission « d’accompagner les deux fédérations » jusqu’à ce que l’une d’elles obtienne la délégation de service public (DSP). « Cela va permettre, par exemple, à Tauhiti de pouvoir organiser ses Océanie au mois de juillet, pour permettre aux boxeurs qui se sont entraînés de pouvoir le faire… tout comme les boxeurs de Tahiata qui se sont entraînés pour une autre compétition internationale. Pour ne pas bloquer les athlètes, cette commission ad hoc va être le garant de l’organisation de ces compétitions », explique Louis Provost, président du COPF.
Cette solution temporaire devrait durer quelques mois, le temps que les critères d’attribution de la DSP soient revus dans le cadre d’un nouveau projet de loi sur les activités physiques et sportives sur laquelle travaille le Pays depuis septembre. « Aujourd’hui, l’octroi ou non d’une délégation de service public aux fédérations est attaquable à tous les niveaux, explique la ministre Nahema Temarii. Et c’est la raison pour laquelle soit les fédérations passent leur temps au tribunal, soit les fédérations et le Pays sont confrontés au tribunal. L’idée est de venir assainir cette situation, on ne le fait pas dans notre coin, mais avec les fédérations qui sont volontaires. »
Interrogée par rapport à cette période transitoire, Tauhiti Nena voit la chose d’un œil plutôt optimiste. « Quelques mois ou un an en plus sans DSP, ce n’est rien », dit-il, rappelant au passage que sa fédération fonctionne sans subvention depuis 8 ans. De son côté, Ismaël Tahiata trouve cette « stratégie hypocrite » et accuse le Pays de vouloir, à terme, privilégier encore une fois le clan Nena.