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Bruno Marty en garde à vue pour deux affaires

Bruno Marty, à l'époque ministre des Transports de Gaston Flosse en 2013. © Cédric Valax

Le directeur du Laboratoire des travaux publics et conseiller municipal de Papeete, Bruno Marty, a été placé en garde à vue mercredi après-midi à la DSP dans le cadre de deux enquêtes préliminaires distinctes : L’affaire du conflit d’intérêt à la TEP et celle des soupçons d’abus de biens sociaux à la Spres.

C’est une exclusivité Radio 1. Bruno Marty a de nouveau été placé en garde à vue dans les locaux de la Direction de la sécurité publique (DSP) mercredi après-midi. L’ancien ministre des Transports et ex-président du conseil d’administration de la Société de transport d’énergie électrique en Polynésie (TEP), aujourd’hui directeur du Laboratoire des travaux publics et conseiller municipal à Papeete, est entendu par les policiers de la brigade financière dans le cadre de deux enquêtes préliminaires distinctes et déjà connues du grand public.

Conflit d’intérêt à la TEP

La première enquête ouverte en 2016 pour « détournement de fonds publics » et « prise illégale d’intérêts » concerne le règlement d’un contentieux entre la TEP et l’ancienne société de Bruno Marty, la Spres. A l’origine de ce contentieux, avant 2013 la Spres avait obtenu un marché de près de 170 millions de Fcfp pour la pose d’un câble de haute tension à Arue. Un câble que la TEP estimait mal installé et qui avait été déterré par des crues peu de temps après sa pose. La TEP avait alors demandé à la Spres de refaire les travaux. La société s’était exécutée, mais elle avait de nouveau présenté la facture à la TEP. La TEP avait refusé de payer une deuxième fois pour ces travaux et un contentieux était né entre les deux parties.

En mai 2013, le patron de la Spres, Bruno Marty, avait quitté la société pour devenir le nouveau ministre de l’Équipement de Gaston Flosse et finir, en août 2014, par être nommé président du conseil d’administration de la TEP par ce même gouvernement. Aujourd’hui, les enquêteurs soupçonnent Bruno Marty d’avoir interféré en faveur de son ancienne société, la Spres, lorsqu’il est arrivé à la présidence de la TEP.

Enquête pour abus de biens sociaux à la Spres

La deuxième enquête pour laquelle Bruno Marty est interrogé par les policiers de la DSP est plus récente. En mars dernier, Radio 1 révélait une perquisition à Spres. Perquisition menée dans le cadre d’une nouvelle enquête préliminaire du parquet pour « abus de biens sociaux » sous la gestion de son ancien patron, Bruno Marty, avant 2013. Cette fois-ci, les enquêteurs soupçonnent l’ancien ministre d’avoir utilisé plusieurs dizaines de millions de Fcfp appartenant à la société pour des dépenses personnelles.

Rappelons que Bruno Marty a été condamné en mars dernier pour « abus de confiance » au Laboratoire des Travaux publics par la cour d’appel de Papeete. Une condamnation contre laquelle il a formé un pourvoi en cassation.