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Bruno Sandras : « Les 36 000 voix de 2018 sont toujours là »

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Bruno Sandras était l’Invité de la rédaction ce mardi. Tête de liste du Amuitahiraa o te nunaa maohi, il défend un programme économique à la fois dirigiste et généreux, dont le financement n’est pas toujours clairement défini. Mais le parti orange semble surtout compter sur la nostalgie des années Flosse pour, à tout le moins, reconstituer un groupe à l’assemblée.

C’est d’abord une absence qui se remarque dans le programme électoral du Amuitahiraa : la question du statut de la Polynésie n’y figure pas. Il faut dire que ce changement de braquet idéologique n’a jusqu’ici pas porté chance au Tahoeraa en réinvention. Non pas que l’idée ait été abandonnée, dit Bruno Sandras, mais « les enjeux sont tellement importants, la situation du pays aujourd’hui est tellement inquiétante, que les électeurs n’ont pas besoin d’entendre les revendications institutionnelles des uns et des autres. »

Mais ce qui ne change pas, c’est la focalisation de la propagande orange sur la personne du fondateur Gaston Flosse. Même inéligible pour encore trois ans, il reste la véritable tête de gondole au Amuitahiraa, et serait même nommé vice-président si son parti remportait les élections.  C’est le pari du « vote nostalgique » : « C’est nouveau, estime Bruno Sandras, et même si les conditions économiques et les relations avec le gouvernement central ne sont plus les mêmes qu’il y a 20 ans et plus, « la population n’a pas beaucoup évolué en nombre, elle n’a pas beaucoup évolué en situation économico-sociale, et donc est encore présent dans l’esprit de la population ce que Flosse a fait de bien pendant 20 ans et ce qu’elle continue à voir tous les jours. »

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La Amuitahiraa, comme d’autres, place en tête de ses priorités la lutte contre la vie chère, à commencer par la suppression immédiate de la « TVA sociale ». Mais elle sera remplacée, entre autres, par un nouvel impôt « sur le dos des grosses sociétés », dit la profession de foi, celles qui ont bien tiré leur épingle du jeu durant les confinements d’une part, autrement dit la grande distribution,  et d’autre part les filiales de sociétés françaises qui rapatrient leurs bénéfices en métropole.

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Une façon, dit Bruno Sandras, de calmer le « racisme » provoqué par les arrivées au fenua de « migrants » métropolitains – racisme que Gaston Flosse, tel un pompier pyromane, a largement attisé en soutenant en dépit de toute statistique que 12 400 personnes arrivaient chaque année au fenua pour s’y installer, une affirmation que la tête de liste reprend à son compte.

Autre mesure d’urgence, le blocage des prix pendant 6 mois, avec une limitation des marges bénéficiaires à, par exemple, 2% dans le secteur alimentaire, et des contrôles renforcés.

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La relance économique passe par les grands projets du Mahana Beach et de Hao. Bruno Sandras n’est évidemment pas convaincu par le Village tahitien.

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Et concernant Hao, dont la faisabilité fait toujours débat, le Amuitahiraa persiste dans son intention d’attirer les investisseurs chinois, sans se faire dicter sa conduite par Emmanuel Macron qui a clairement exprimé sa méfiance lors de sa visite en Polynésie : « Ce n’est pas à la République française de nous dicter quel type d’investissement on doit choisir pour le développement du Pays, dit Bruno Sandras, c’est aussi au président du Pays de tenir tête à Paris. »

Enfin Bruno Sandras reste sur la promesse du Tahoeraa de 2018 : la retraite à 60 ans ou 35 annuités, pour permettre aux plus jeunes d’accéder à l’emploi. Il profite du sujet pour dire, à propos des électeurs du Tapura, qu’ils « n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes ». Le temps lui a manqué pour expliciter comment il prévoit de financer cette mesure à rebours de toutes les évolutions mondiales.

S’il est peu probable que les scrutins d’avril portent le Amuitahiraa à la tête du Pays, quel est l’objectif ?  « Les 36 000 voix qui se sont portées sur le Tahoeraa en 2018 et qui ont fait que nous avons eu 11 représentants sont toujours là », affirme Bruno Sandras, pour qui le premier enjeu est clairement de ne pas se faire éliminer au premier tour. Il prédit donc une triangulaire voire une quadrangulaire au second tour.

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