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Bruno Sandras publie son « Plaidoyer pour les tavana » 

Bruno Sandras (à dr.) avec son éditeur Christian Robert ©CP/Radio1

Bruno Sandras revient sur le devant de la scène avec un livre, Plaidoyer pour les tavana, issu de son travail de recherche pour le Master en droit des collectivités publiques obtenu en 2015 à l’UPF. Il a tenté « autant que faire se peut, d’éviter l’autobiographie » et se défend d’avoir écrit une profession de foi. Mais le livre tombe évidemment à pic, alors que son auteur se remet en selle pour les prochaines élections municipales après ses déboires judiciaires.

Il aurait pu titrer « Les tavana, ces héros méconnus » ou « Grandeur et servitude des tavana en Polynésie ». L’objectif de Bruno Sandras avec la parution de ce livre : « réconcilier les Polynésiens avec leurs élus de proximité » dans l’espoir qu’ils « respecteront davantage ceux et celles qui se lancent dans l’aventure municipale. » L’ex maire de Papara, qui fut aussi président du CESC, représentant à l’assemblée, député et ministre, garde une petite dent contre les médias. il considère que la présomption d’innocence a été remplacée par une « présomption de culpabilité » : « On a un peu coutume de mettre tout le monde dans le même sac, » dit-il.

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Qui sont ces hommes et ces femmes qui se présentent (et le plus souvent se présentent plusieurs fois) aux élections municipales, alors même que la fonction devient de plus en plus complexe et les risques juridiques plus élevés ? Contrairement à la métropole, la Polynésie n’est jamais à court de candidats, et Bruno Sandras veut convaincre que c’est l’intérêt général qui les guide. Mais aujourd’hui, il ne suffit pas de se faire élire, et les maires sont mal préparés aux responsabilités qui les attendent.  Ils doivent s’attacher à être mieux formés, dit Bruno Sandras :

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Le propos est au-delà des anecdotes croustillantes, et le livre est un bon outil pour comprendre la vie municipale polynésienne, ses contraintes et ses satisfactions. Bruno Sandras conserve le plan de son mémoire de Master : typologie des maires (« l’héritier », « l’inattendu » et « le révolutionnaire »),  fonction, spécificités du monde communal polynésien, situation des communes associées, financement, et perspectives.

L’autonomie, « une imposture institutionnelle »

Et sur ce chapitre, où il élargit son propos à la Polynésie entière, il n’est pas tendre.  Il estime que l’autonomie est un échec : « Personne ne peut rester aveugle aujourd’hui devant l’exclusion et l’appauvrissement d’une grande partie de la population, et la taille de plus en plus abyssale de la fracture sociale. Pouvons-nous continuer à nous estimer comme étant un pays développé, et constater tous les jours sous nos yeux qu’une large frange de la population vit sous le seuil de pauvreté ? »

Bruno Sandras, qui souligne une certaine impuissance financière et fiscale des communes, collectivités d’État mais tributaires de la distribution des ressources par le Pays, remet donc en question la répartition des compétences. « Après avoir fait le constat que le ‘toujours plus d’autonomie’ a conduit à l’impasse dans les domaines de l’emploi, de l’éducation, de la santé et de la protection sociale, pour ce qui est des compétences qui coûtent énormément d’argent au Pays, on peut raisonnablement se poser la question des institutions, ou plutôt des hommes qui les incarnent, à assumer ces compétences (…) » Si l’on n’est pas capable de les assumer, alors il faut les rendre, écrit-il.

Rétrocéder des compétences à l’État

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Il plaide donc pour les maires en appelant de ses vœux un nouveau statut de « région d’Outre-mer » pour la Polynésie française, qui « fusionnerait les compétences dévolues aux départements et aux régions métropolitaines » avec des adaptations spécifiques. Pour y parvenir, il faudra d’abord « convaincre le président de la République d’organiser une  consultation populaire, et demander aux Polynésiens s’ils veulent continuer à subir l’imposture institutionnelle dans laquelle ils se trouvent depuis toutes ces années. »

 

Plaidoyer pour les tavana, de Bruno Sandras

183 pages – Éditions Au Vent des Îles

Bruno Sandras dédicacera son ouvrage à la librairie Klima, place de la Cathédrale, samedi 14 septembre de 8h30 à midi.