La quatrième modification du budget 2021 est rendue nécessaire notamment par les dépenses publiques provoquées par la crise sanitaire ; elle est rendue possible par le 2e Prêt garanti par l’État qui sécurise les ressources du Pays pour 2022, et par les économies consenties par les ministères. Le document a été transmis à l’assemblée, qui l’examinera la semaine prochaine.
Les besoins prioritaires du secteur de la santé sont au cœur de ce collectif. En deux mois, la vague Delta a coûté 2,15 milliards au Pays. C’est donc d’abord le système de santé qui est secouru par cette modification budgétaire, la mesure phare étant une subvention de 1,3 milliards au CHPF. Un peu plus de la moitié de cette somme est destinée au recrutement des personnels de soin et au paiement des astreintes, le reste aux dépenses de consommables (médicaments réanimatoires, masques et produits désinfectants, tests Covid…) L’Institut Louis Malardé reçoit un complément de 700 millions de Francs pour le traitement des test Covid. Au total, sur l’année 2021, les crédits affectés à la santé ont doublé, passant de 3,771 milliards à 7, 813 milliards de Francs.
Les économies dans les ministères représentent 1,626 milliards de Francs. 80 autres millions sont économisés sur la masse salariale des membres de cabinets ministériels. 180 millions de plus sont récupérés dans le Fonds de prévention sociale et sanitaire. D’autres recettes, plus inédites, sont également mobilisées : 600 millions de Francs de dividendes provenant des participations du pays dans plusieurs sociétés et EPIC, et 200 millions issus de la contribution aux frais de surveillance sanitaire payés par les voyageurs pour s’inscrire sur la plateforme Etis.
Ce collectif budgétaire tire aussi les conséquences de l’obtention du 2e prêt garanti par l’État, d’un montant de près de 36 milliards. Un montant qui sera, par dérogation accordée par l’État à la « règle d’or » du CGCT interdisant d’emprunter pour financer les dépenses de gestion, transféré aux recettes de fonctionnement. Le Pays, à son tour, fera un prêt de trésorerie à la CPS de 7,4 milliards, et apportera une aide exceptionnelle de 6 milliards à Air Tahiti Nui. L’habitat dispersé, élément du plan de relance, sera également un des bénéficiaires de ce collectif, pour 1,975 milliard.
Au titre du plan de relance 2021-2023, on note aussi une augmentation de l’opération d’aménagement de la zone biomarine de Faratea (+2,7 milliards), et un total de 1,621 milliards de subventions à Onati, pour l’évolution du réseau satellite domestique, la modernisation du réseau hertzien pour amener le haut débit dans les villages principaux des Marquises, et le déploiement de la 4G dans les archipels éloignés.
Le collectif budgétaire n°4 sera examiné ce vendredi en commission, et la semaine prochaine par l’assemblée.