Le rapport d’orientation budgétaire qui a été remis aux élus de l’assemblée par le gouvernement fait le point sur la dette du Pays après les emprunts de crise. L’extinction de la dette recule à 2047.
De 111,41 milliards à fin 2020 à 116,15 milliards de Fcfp à fin 2021, l’encours de la dette polynésienne s’alourdit de 4,7 milliards.
Une fois le 2e Prêt garanti par l’État intégré dans ce calcul, la dette du Pays se chiffrera à 152,15 milliards de Fcfp, soit 40,7 milliards de plus. Ce qui porte l’endettement de la Polynésie française à un peu moins de 25% de son PIB 2020, un ratio raisonnable si l’on considère que la France prévoit un taux d’endettement de 121% à la fin de l’année.
C’est l’Agence française de développement (AFD), avec un encours de 91,35 milliards, qui détient l’essentiel de la dette polynésienne, soit 60%. Les trois grandes banques locales en détiennent 14%.
Le remboursement de la dette du Pays passe ainsi de 8,78 en 2020 à 9,71 milliards de Fcfp en 2021 (hors emprunts obligataires émis en 2014 qui représentent à eux seuls 2 milliards de Fcfp, et qui font l’objet d’une provision de 600 millions par an). L’annuité de la dette (remboursement du capital ET des intérêts) est réajustée pour 2021 à 14,94 milliards de Fcfp, et prévue à 18,4 milliards en 2022. Soit, à très peu de chose près, les prévisions du budget primitif 2021. Au 1er janvier 2022, l’horizon de l’extinction de la dette sera ainsi repoussé à 2047.
Sur l’année 2021, l’assemblée de la Polynésie française avait approuvé une enveloppe d’emprunts de 15,35 milliards pour financer la section investissement du budget. La mobilisation totale des emprunts en 2021 est de 16,45 milliards en 2021, une baisse de près de 60% en comparaison de 2020 où cette mobilisation représentait 40,33 milliards. Mais, sur ces 15,35 milliards autorisés en 2021, 13,499 milliards seront reportés sur la gestion 2022.
Il faut noter aussi l’encours de 10,4 milliards, prêtés par le Pays, avec sa garantie partielle, à Air Tahiti Nui (7,28 milliards), à l’OPH (1,4 milliard), aux étudiants (prêts études pour 911 millions) et au CHPF (822 millions). Un total qui porte le ratio de l’annuité de la dette publique sur les recettes réelles de fonctionnement à 17,16%, inférieur de peu à la capacité de garantie maximale fixée à 20%.