Tribune

« Build me a Nation ! »

« Build me a Nation ! »

Le Monde bouge autour de nous. Les équilibres sont bouleversés. L’économie mondialisée, les échanges de biens, de services ou d’information accélérés par la technologie… Une région émerge déjà comme le poumon économique de la planète : c’est le grand Pacifique !

A l’Ouest les nouveaux géants asiatiques, et à l’Est les deux Amériques. C’est là, au coeur de notre région qu’il faut trouver notre place, nous affirmer et nous développer.

Depuis 1963, une économie et une société totalement artificielles, ont été imposées. Filles de la Bombe nucléaire et du CEP. Economie faussement prospère, sous totale perfusion des transferts de l’Etat ; réinjectés dans une administration hypertrophiée et un secteur privé créé de toutes pièces pour être dépendant de la commande militaire, ou de la commande publique.

Tous les progrès apparents de la Société n’étaient en fait pas au service des Polynésiens, mais bien des intérêts de la France en Polynésie. Aucun développement touristique réel n’a été opéré, et notre secteur primaire, garant d’une certaine auto-suffisance a été complètement laissé à l’abandon. Aujourd’hui nous dépendons à 90% des importations pour notre alimentation quotidienne.

Le système politique mis en place, l’Autonomie, a lui aussi pour fonction principale de préserver les intérêts actuels et futurs de la France dans notre Pays. Il suffit de regarder l’évolution économique depuis le retrait du CEP, et les désengagements successifs de l’Etat pour vérifier tous les jours qu’il suffit que l’AFD éternue pour que la Polynésie toute entière soit grippée.

Alors, plutôt que de continuer à simplement gérer un territoire avec des règles écrites à Paris, l’UPLD te propose de Construire ton Pays !

Un Pays qui s’inscrit dans sa région naturelle, dans sa culture. Un Pays bien dans sa peau, quelle qu’en soit la couleur. Un Pays dont la vocation est un développement durable, équilibré, et plus juste. Un Pays qui utilise les atouts de sa Jeunesse et peut maîtriser toutes ses ressources. Avant tout, un Pays qui défend ses intérêts propres, et ceux de ses enfants.
Pour construire un Pays, il faut l’aimer et s’aimer soi-même. D’abord dans la Famille, puis à l’Ecole, et enfin dans le Travail. Toutes les valeurs fondatrices d’un Pays, c’est ça qui doit définir la Politique d’une Nation. Et une fois cette Politique définie par tous, on bâtit une économie et une société qui reflètent cette Politique.

Les premiers Polynésiens parcouraient déjà le Pacifique en pirogue. C’étaient des hommes et des femmes de défi.

Quel est le vrai défi aujourd’hui sinon de bâtir sur du roc, plutôt que du sable !

Certains critiquent la démarche de réinscription de Ma’ohi Nui sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU. Ils disent qu’il ne faut pas fâcher la France et risquer de faire fuir les investisseurs … Vraiment ? Comment alors expliquer que la Nouvelle Calédonie, depuis qu’elle est réinscrite sur cette même liste, connaît un développement sans précédent ? A tel point que de nombreux investisseurs d’ici sont partis là-bas ?

La vérité c’est que la réinscription est un socle bien plus solide que la petite « Loi organique » qui nous gère aujourd’hui. Elle définit un processus, avec des étapes, et une visibilité qui rassurent. Même les Autonomistes républicains de Nouvelle Calédonie le reconnaissent !…

Elle permet aussi de garantir un accompagnement de l’Etat plus orienté vers la défense des intérêts des Polynésiens.

C’est donc la base d’une évolution institutionnelle sereine avec un vrai arbitre pour que le match ne soit plus truqué.

Des institutions plus solides au service d’une Economie plus solide et d’une Société plus juste. Le Tourisme doit être la locomotive économique. Le secteur primaire les wagons de tête. Les énergies renouvelables et les technologies du Numérique complétant le cortège.

600 000 touristes, c’est l’équivalent des actuels transferts de l’Etat. Qui peut prétendre que le plus beau Pays du Monde ne pourrait pas accueillir 600 000 touristes alors que la Bretagne en reçoit 6 millions ?

Ce Pays si beau, c’est le tien, c’est le nôtre. Quelle que soit la couleur de ta peau, de tes yeux ; Que tes ancêtres Polynésiens remontent à Täne ou juste une génération ; pose-toi, au fond de ton coeur cette question : « Est-ce que je veux juste être un habitant d’un territoire éternellement dépendant, ou être un citoyen responsable, bâtisseur de sa propre Nation ? ». Voilà la vraie question. Le reste c’est du bavardage de politiciens …

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5 Commentaires

  1. teva
    28 février 2013 à 19h08 — Répondre

    Comment vous croire ? Demandez à Tauhiti qui a, semble t il, refusé l’accès à l’océanisation des cadres à un Polynésien pour placer un farani ? Vous ne savez pas ce que vous dites, désolé.

    • tevarii
      28 février 2013 à 22h17 — Répondre

      « Semble t il » ? Soit il l’a fait et tu prouves ce que tu prétends, soit il y a aussi le voisin du chien de ma grand-mère qui raconte que …

  2. teva
    4 mars 2013 à 5h44 — Répondre

    Il l’a fait contrairement à ce qu’il a écrit dans sa publicité à la candidature à la députation. Regarde les arrêtés qu’il signe. Un « farani » à la place d’un tahitien pourtant diplômé. A moins que le chien du voisin de ta….. sache mieux lire que toi.

  3. Fabien Pascal Boythias
    5 mars 2013 à 5h27 — Répondre

    La Nouvelle-Calédonie a une chose que la Polynésie Française n'a pas, et qui est le cœur son développement économique : LE NICKEL. Elle détient 8,7% des réserves mondiales, faisant d'elle la quatrième réserve sur terre. Evidemment que celle-ci veut pouvoir accéder à l'auto-détermination.
    L'autosuffisance a été le rêve de bon nombre de pays. L'histoire des 200 dernières années a prouvé que c'est un rêve de fanatique qui ne peut pas aboutir.
    Oui, il est légitime qu'un peuple veule être indépendant et se construire. Mais aujourd'hui, cela est impossible chez nous une équipe sans ambition.
    Vous parlez d'investisseurs : votre groupe n'a-t'il pas voté une loi de pays empêchant les investissements extérieurs ?
    Allez voir ce qu'il se passe ailleurs, sensibilisez la population à travailler, à aimer le travail, pour développer le tourisme, qui peut devenir la source de notre économie. Construisez des hôtels, développer les infrastructures, faîtes implanter des franchises ou des grandes marques de l'extérieur. Nettoyer vos plages, mettez des taxes aux propriétés délabrées de Papeete, construisez des routes et des transports en commun, relancer l'économie et donner de l'emploi au BTP. Construisez un centre d'affaire et un pôle d'activité attirant des sociétés étrangères, pour relancer la consommation, donner de l'emploi au locaux et récolter des taxes. Faîtes venir plus de compagnie aérienne, pour faire baisser les prix des billets d'avions, investissez dans l'éducation, rendez notre monnaie indépendante de l'Euro pour ne plus subir les fluctuations des pays étranger… et j'en passe… Construisez un musée de l'histoire Polynésienne à Papeete !!!! Papeete, une des rares villes civilisés au monde qui n'a pas de Musée National dans sa capitale, quelle hérésie !
    Données la priorité des postes dans les services publiques au Polynésien qualifiés plutôt qu'aux étrangers de passage…
    BREF, bougez-vous.

  4. sticky sat
    24 mars 2013 à 4h54 — Répondre

    Notre famille a voté pour l’upld (ils ne méritent pas de majuscules…), quelle naïveté et quelle grosse désillusion…
    Évidemment, qu’il y a eu des bâtons dans les roues, mais ça n’excuse pas tant d’aveuglement par rapport aux attentes du peuple, tant de choix stupides et stériles. Comme je l’ai déjà dit ailleurs, presque tous ceux que je connais se foutent de notre statut. Ce qu’on veut, c’est un emploi, et un espoir de vivre dans la dignité plutôt que dans l’assistanat. C’est vrai que la France nous a sciemment pourri mais on est pas obligé d’entretenir l’infection en maintenant des nullards au perchoir…
    L’assemblée est comme un « gras » furoncle qui n’arrive pas à murir : il faut inciser et presser fort pour faire sortir ce pus qui nous gangrène, quel qu’en soit la couleur…
    Puis il faudra dire la vérité au nuna’a : ce ne sera plus jamais facile !
    Le choix de société (qui a été fait pour nous mais dont beaucoup se satisfont…) est voué à l’échec : on fonce dans le mur, aveuglés par notre besoin de consommer qui est bien entretenu par nos dirigeants puisqu’ils ne vivent que des taxes prélevées sur le dos des moutons que nous sommes.
    Un changement dans la bonne direction ne passera que par l’acceptation de sacrifices importants sur notre « qualité » de vie. Et ça, c’est mal barré…
    Après tout, on a les politiques qu’on mérite… Les deux personnalités qui par leur intégrité sont sorties du lot ces dernières années ont été Barral et Birke. Félicitations à eux.

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