Alors qu’on apprenait hier le déplacement de 3 membres du FLNKS au siège de l’ONU, de nombreux Calédoniens et élus ont découvert cette information par la presse. Interrogé en séance au gouvernement, le président indépendantiste Louis Mapou a reconnu la prise en charge des billets par le gouvernement. Les explications de notre partenaire, Outremers 360°.
La découverte d’un déplacement à New York de trois élus mandatés par le FLNKS provoque la polémique. Roch Wamytan Président du Congrès de Nouvelle-Calédonie, Mickaël Forrest, membre du gouvernement collégial, et leur collaborateur, Charles Wea, ont en effet pris l’avion le week-end dernier en toute discrétion, direction le siège de l’ONU à Manhattan, pour une audition prévue ce jeudi 9 décembre 2021.
“Si ce déplacement est de nature à soulever beaucoup d’interrogations, ce qui nous interpelle aujourd’hui relève de l’exemplarité vis-à-vis de la population calédonienne”, peut-on lire sur la lettre ouverte destiné au président Mapou et signé des élus AEC, Christopher Gygès, Thierry Santa, Isabelle Champmoreau et Yoann Lecourieux. Rappelant avoir questionné le président Mapou en séance du gouvernement, ils poursuivent : “Suite à une question posée en séance du gouvernement de ce jour, vous nous avez indiqué que les frais de déplacement pour New York avaient été pris en charge par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, donc par le contribuable”.
Une situation “inacceptable” selon les signataires du courrier, qui précisent, “a fortiori au regard de la situation budgétaire actuelle de la Nouvelle-Calédonie et alors que des efforts financiers importants sont demandés aux Calédoniens”. Les élus demandent ainsi le remboursement du voyage par les intéressé, voyage qui n’a “ aucun lien avec leurs fonctions au sein de l’exécutif puisque ces derniers ont été missionnés par leur parti politique”.
Référendum : « Les résultats s’imposeront à tous »
Interrogé ce mercredi par le sénateur Philippe Folliot (Centristes) lors des questions au gouvernement, le ministre des Outre-mer a une nouvelle fois rappelé que les résultats du 3ème référendum d’indépendance en Nouvelle-Calédonie « s’imposeront juridiquement à toutes et à tous », malgré l’appel à la non-participation lancé par le camp indépendantiste, en opposition à la date du 12 décembre. « Personne n’est propriétaire des voix des uns et des autres et donc nous devons appeler à une participation massive » a déclaré Sébastien Lecornu devant le Sénat. Interrogé sur les « initiatives » à prendre au lendemain du scrutin, le ministre des Outre-mer a assuré qu’il serait « amené dès le 13 au matin à (se) prononcer, sous l’autorité du Premier ministre, pour redire les engagements » du gouvernement, pris le 1er juin à Paris. Il évoque notamment la « période de transition qui devrait permettre de sortir d’un binaire dans lequel nous nous sommes enfermés depuis trop longtemps et sortir d’un statu quo que personne ne veut ». Cette période de transition, prévue jusqu’en juin 2023, doit aboutir à un référendum de projet en cohérence avec les résultats du 3ème référendum d’indépendance prévu par l’accord de Nouméa. Le ministre a aussi évoqué les différents « thèmes qui vont s’imposer à nous, le gouvernement mais aussi le parlement ». En premier lieu, « les questions de finances locales qui sont particulièrement délicates au moment où je vous parle en Nouvelle-Calédonie », a-t-il souligné, rappelant que le budget 2021 de la Collectivité a été confié au représentant de l’État dans l’archipel, alors que les membres indépendantistes du gouvernement ne s’étaient pas mis d’accord sur un président permettant l’entrée en plein exercice cette institution collégiale. « Le deuxième éléphant dans la pièce, c’est le nickel », a poursuivi le ministre. Quelques mois seulement après la finalisation de la vente houleuse de l’usine du Sud, « la question du nickel va de nouveau être un préalable important à la suite des discussions institutionnelles ». En effet, « Glencore a annoncé au mois de juin qu’il se laissait la possibilité de rester ou de quitter la Nouvelle-Calédonie ». L’industriel suisse est l’opérateur de l’usine du Nord, « un des instruments du rééquilibrage de l’accord de Nouméa » mais qui peine à trouver le chemin de la rentabilité. Le ministre a aussi évoqué, entre autres sujets qui devraient être au cœur des discussions post-référendum, les « opportunités économiques, les défis sociaux, (…) les attentes profondes de la population, la jeunesse, le foncier, l’égalité hommes-femmes ». |