Nicole Sanquer voit, dans l’avis défavorable rendu par le Cesec sur sa proposition de loi autorisant l’expérimentation de l’usage médical du cannabis en Polynésie, un « acte politique », et affirme avoir « transformé des engagements oraux en vrais actes ». Face aux oppositions de la quatrième institution, elle indique que « le Pays peut très bien amender cette loi » et que la délibération qui répondra aux questions du Cesec doit être élaborée avec le gouvernement et constitue l’étape suivante.
« Une vraie réponse aux malades qui attendent », c’est ce que Nicole Sanquer dit avoir mis sur la table de l’assemblée. Le Cesec qui a examiné sa proposition de loi n’est pas de cet avis, puisqu’il reproche au texte d’être incomplet. Interrogée sur cet avis qui fait état de deux obstacles juridiques Nicole Sanquer, qui a été auditionnée par le Cesec, estime qu’il s’agit d’une réponse politique : « on me reproche d’intervenir sur un sujet où Moetai Brotherson s’était déjà exprimé et où le gouvernement a annoncé une réforme », indique t-elle, mais pour elle il s’agit de « transformer des engagements oraux en vrais actes ». Deux ans déjà que l’annonce du gouvernement a été faite et que les patients qui auraient besoin de ces traitements espèrent. En ce qui concerne la proposition de Moetai Brotherson visant la dépénalisation de l’usage récréatif du cannabis et la légalisation de son usage thérapeutique, elle se basera sur un colloque qui aura lieu à la mi-novembre et sur une enquête d’opinion, qui ont certes pris du retard mais qui sont toujours d’actualité.
« Pourquoi attendre deux ans de plus? »
Concernant le gouvernement, des démarches sont bien en cours mais si rien n’est finalisé, c’est bien que la question est vaste et complexe. Pas selon Nicole Sanquer : « ça n’est pas compliqué, nous avons la compétence de la santé publique et de la prévention, pourquoi attendre dans deux ans alors que ça fait déjà deux ans qu’on promet à nos malades de légiférer et qu’on ne fait rien ? » interroge la représentante à l’assemblée. Si elle concède que son projet de loi n’est pas parfait, elle estime qu’il y a une incompréhension du processus législatif. Les précisions qui lui sont demandées, elle les voit intervenir dans l’étape suivante qui est l’élaboration de la délibération mentionnée par son texte. « Utilisons le pouvoir d’amender cette loi, mais ayons un discours franc » réclame t-elle.