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Cannabis thérapeutique : Tahiti Herb Culture maintient la pression

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L’association avait mobilisé une centaine de sympathisants, ce matin, devant l’assemblée de la Polynésie française. THC, qui affirme que des dizaines de Polynésiens sont déjà traités avec des produits dérivés du cannabis, demande l’extension à la Polynésie de l’expérimentation nationale du cannabis thérapeutique. 

C’est la troisième fois que le collectif appelait à la mobilisation à Tarahoi. Une mobilisation qui semble un peu mieux acceptée par l’institution puisqu’une dizaine de militants ont pu entrer dans l’hémicycle, les autres ayant été installés dans le hall. Au total, c’est une centaine d’adhérents de THC, de sympathisants, mais aussi de malades qui disent être soignés avec des dérivés du cannabis qui s’étaient réunis. Leur premier objectif : obtenir l’extension à la Polynésie de l’expérimentation nationale du cannabis thérapeutique, qui doit être lancée d’ici mars 2021 en métropole. « Ici ça reste un discours de muet : personne n’en parle », pointe Karl Anihia, redevenu président après s’être mis en retrait quelques mois du fait d’une condamnation lors d’une précédente action du collectif. Le militant se veut toutefois optimiste : l’éventualité du développement d’une filière de culture de cannabis thérapeutique faisait partie, en novembre, des 216 mesures listées par le plan de relance. Les autorités, et notamment l’Arass, travailleraient à « l’assouplissement des textes » dans ce sens. « On a aucune annonce officielle, eu aucune rencontre, mais c’est en train de se faire concrètement », estime le président de THC.

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L’expérimentation nationale concernera jusqu’à 3 000 patients français, mais a priori aucun ultramarin, les hôpitaux de suivi désignés étant tous situés en métropole. Ces patients sont tous atteints de maladies graves : épilepsies, douleurs neuropathiques, cancers soignés par la chimiothérapie, ou scléroses en plaques… L’objectif de l’étude n’est pas de soigner leur maladie avec du cannabis, mais bien de vérifier si les huiles, gélules et vaporisation de cannabis permettent de réduire leur douleur ou d’alléger les effets secondaires de leur traitement.

La Cour européenne de justice rappelle la France à l’ordre sur le CBD

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé illégale l’interdiction en France de la commercialisation du cannabidiol (CBD), ce jeudi. Elle relève que cette molécule, un des cannabinoïdes présents dans le chanvre n’a pas, à l’inverse du THC, d’effet psychotrope. Le CBD, très à la mode depuis deux ans, est d’ailleurs produit et vendu librement dans plusieurs pays de l’Union européenne. La CJUE avait été saisie en 2018 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence dans le cadre de l’affaire Kanavape, une cigarette électronique au CBD.

La justice européenne avait été saisie en 2018 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, relève le journal Le Monde. Cette dernière était appelée à se prononcer dans l’affaire Kanavape, nom d’une cigarette électronique au CBD dont les créateurs avaient été condamnés à de la prison avec sursis et une forte amende en première instance. La cour d’appel suspectait, à raison, que la règlementation française en matière de CBD s’opposait à certaines règles européennes sur la la libre circulation des marchandises. Seuls des risques avérés scientifiquement pour la santé humaine peuvent justifier une interdiction, a estimé la cour. La décision de la CJUE aura, dans un premier temps, des conséquences sur les procédures judiciaires en cours envers des vendeurs et consommateurs de produits à base de CBD. Beaucoup militent pour que la France adapte rapidement sa règlementation pour la mettre en cohérence avec ce jugement.