La représentante non inscrite Nicole Sanquer dépose aujourd’hui à l’assemblée une proposition de loi pour rendre possible l’expérimentation en Polynésie du cannabis thérapeutique.

Deux ans d’expérimentation de l’usage médical du cannabis, c’est ce que souhaite Nicole Sanquer à travers la proposition de loi qu’elle dépose aujourd’hui à l’assemblée de la Polynésie française.

Depuis le 26 mars 2021 et pour une durée de deux ans, une telle expérimentation est menée en France sur 3 000 patients, pour 5 indications majeures : épilepsie, douleurs neuropathiques, effets secondaires de la chimiothérapie, soins palliatifs et sclérose en plaques. Si l’expérience est un succès, elle ouvrira peut-être la voie à la légalisation du cannabis médical en France, comme c’est déjà le cas dans un trentaine de pays dans le monde.

Moetai Brotherson avait interpellé le ministre de la Santé Olivier Véran pour que la Polynésie puisse participer à cette expérimentation. Oui, « sur le principe », avait répondu le ministre, mais la santé est une compétence du Pays, et les obstacles restaient nombreux pour que le fenua réunisse les mêmes conditions qu’en métropole : modification de la délibération sur les substances vénéneuses, convention avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et agrément d’un « centre médical de référence », détermination du nombre de patients polynésiens qui pourraient être inclus dans l’étude. Même le Pays souhaitait explorer cette filière : l’expérimentation figure dans le plan de relance Cap 2025 du gouvernement.

Or rien n’a été entrepris à ce stade. La proposition de loi de Nicole Sanquer remet le sujet dans l’actualité, en demandant la création des conditions légales d’une expérimentation en Polynésie française. Elle devra être complétée par une délibération déterminant sa mise en œuvre et le public concerné.

Le gouvernement se chargerait, 6 mois avant le terme de l’expérimentation, de tirer un premier bilan et d’étudier un dispositif plus pérenne sur le cannabis thérapeutique.

Nicole Sanquer conclut : « Il y a beaucoup de malades qui sont en attente, parce qu’il ne faut pas se leurrer, il y a beaucoup de gens qui se soignent avec les huiles ou le baume de cannabis. »