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CCISM : Kelly Asin-Moux et Heiarii Durand font le point sur leurs projets

Kelly Asin-Moux et Heiarii Durand, respectivement président et directeur général de la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM), étaient ce mardi les invités de la rédaction de Radio1. Se disant attachés avant tout à servir les patentés, après un démarrage qui a pris un temps certain, ils réévaluent la stratégie immobilière de la chambre en centre-ville, n’excluent pas de se relancer dans la course à la concession aéroportuaire de Tahiti-Faa’a, mais cette fois en partenariat avec un opérateur national, annulent l’édition 2024 du salon Made in Fenua, et ferment l’école Poly3D.

Élu fin juin 2023 avec sa liste Entrepreneurs 2028 à la tête de la CCISM, Kelly Asin-Moux a accueilli à la fin mars de cette année son nouveau directeur général, Heiarii Durand. La CCISM est selon sa définition « la chambre du patenté », vouée à l’accompagnement des entreprises qui démarrent, à la formation continue de leurs responsables, et au soutien de leur activité, par exemple à l’export. Elle a également, dit-il, un rôle consultatif auprès des autorités, qui peuvent y « prendre le pouls de l’économie polynésienne ».

Et alors que le Cesec rendra bientôt son rapport d’autosaisine sur les « faux patentés », quelle est la position de la CCISM ?  Elle a tenu une commission sur le sujet, répond Kelly Asin-Moux, et « condamne fermement les entreprises qui au lieu de recruter du personnel en salariés, leur font prendre une patente ». Tout en soulignant que les jeunes, particulièrement dans les secteurs innovants, « ne sont pas du tout calibrés et ne veulent pas l’être pour des horaires fixes de salariés. Donc il faut pouvoir aussi répondre à cette nouvelle génération. »

Le projet d’immeuble « pas complètement enterré »

L’ancienne équipe dirigeante de la CCISM avait pour projet de construire un « pôle de convergence économique » dont le financement n’est plus possible aux mêmes conditions, explique Kelly Asin-Moux. Et le devis est passé de 3,8 à 4,4 milliards, dit-il. « Donc, on est en train de rediscuter avec les financiers, l’ensemble des établissements financiers, l’AFD, la Caisse des Dépôts, à savoir s’ils peuvent continuer à financer le projet ou pas. »

Le pôle entreprises rapatrié au siège

Mais pas question pour l’instant d’envisager la vente de ce terrain très bien situé en centre-ville : au siège, « on n’a pas suffisamment de bureaux pour accueillir l’ensemble des collaborateurs », dit le président de la chambre. Car depuis cette semaine, le pôle entreprises qui avait été installé dans l’immeuble But, en vue des futurs travaux, a réintégré le bâtiment principal. Une décision de l’ancienne équipe qui n’est « ni à faire ni à refaire », pour Kelly Asin-Moux. « La chambre de commerce a loué un prix exorbitant deux étages ont un seul est occupé, et qui est très énergivore », explique-t-il, et il estime même que le bâtiment est dangereux du point de vue de la ventilation et des risques d’incendie.

Depuis lundi, le pôle entreprises qui compte une vingtaine de personnes a donc pris possession des espaces de réception et de conférences du rez-de-chaussée u siège. Une installation forcément transitoire, en attendant l’arbitrage entre nouvel immeuble ou rénovation, mais qui met de l’animation : « C’est vrai que quand on arrive aujourd’hui, on voit le bâtiment qui vit. »

Concession aéroportuaire : ira, ira pas ?

Dès la campagne pour les élections consulaires la liste de Kelly Asin-Moux se montrait moins enthousiaste sur l’implication de la chambre dans la future concession de Tahiti-Faa’a. « La position que l’on a tenue est de dire qu’on n’allait certainement pas prendre, comme l’a fait la précédente équipe, le lead du groupement. On s’associera à un professionnel », dit-il. Les candidats métropolitains à la concession seraient « très demandeurs » d’une association avec des acteurs économiques polynésiens pour avoir une caution locale. Reste la question du « ticket d’entrée » dans une joint venture, évalué à 800 millions de Fcfp, soit un an de budget de la CCISM.

Heiarii Durand insiste sur la « double volonté de faire travailler cet argent d’une part, mais également de le mettre au service des patentés puisque c’est eux qui nous financent. »

Made in Fenua 2024 annulé

Mais justement, dans les activités de la CCISM qui contribuent au développement de l’activité des patentés, le salon Made in Fenua est un rendez-vous très attendu. D’abord programmé en mai, il avait été reporté à début novembre, puis annulé pour cette année : le prochain se tiendra en mai 2025, et retrouvera la place To’ata. Les responsables expliquent qu’ayant réellement pris les manettes en novembre dernier, le temps a manqué pour faire tous les appels d’offre auxquels la chambre est astreinte. Pour les patentés qui espéraient booster leur chiffre d’affaires avant les fêtes de fin d’année, la CCISM promet de revenir plus fort et plus grand l’an prochain.

Prism, l’incubateur de startups, soutenu « plus que jamais »

Prism vient de lancer son 8e appel à projets. Inséré dans la Polynesian Factory, un projet conjoint avec le Pays, l’incubateur affiche un bon bilan – on peut citer Hello Scoot, Foodease, ou encore Speak Tahiti. La nouvelle équipe soutient Prism « plus que jamais. » À fin 2023, détaille Heiarii Durand, Prism affichait ainsi 101 projets d’entreprises accompagnés et 33 entreprises créées.

Fermeture de l’école Poly3D

Si l’École de commerce de Tahiti continue, avec peut-être quelques changements, l’école Poly3D est en phase de fermeture : les étudiants inscrits vont terminer leur cursus mais aucune nouvelle inscription n’est prise. D’ailleurs elle a perdu de son attrait, puisque seuls trois élèves voulaient s’inscrire pour cette rentrée 2024. « On s’est aperçu que le modèle de formation de Poly3D n’était plus adapté du tout aux demandes des entreprises polynésiennes, ni même à la formation de futurs entrepreneurs polynésiens », dit Kelly Asin-Moux.

C’est donc la formation continue et l’accompagnement des entrepreneurs, qui vont focaliser l’attention des dirigeants de la CCISM. Ils ont notamment l’intention de créer « un département métier » pour proposer un cursus de formation aux entrepreneurs qui ont moins de 5 salariés.

 

 

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