« C’est la hantise de tous les parents que leur enfant puisse être agressé voire enlevé sous leurs yeux, et c’est exactement ce qui s’est passé », a déclaré le ministère public. Le jeune homme de 22 ans qui avait samedi soir voulu enlever une petite fille de 3 ans au parc Vaipoopoo était en comparution immédiate ce lundi. «« Je n’ai rien fait de mal » a-t-il déclaré. Le tribunal a demandé que des expertises psychologiques et psychiatriques soient faites et a donc décidé de renvoyer l’affaire au 19 septembre prochain.
« Ce n’est pas un enlèvement, c’était juste pour aider l’enfant » : ce sont les derniers mots de Vaiana Teikitunaupoko, le jeune homme de 22 ans, déféré en comparution immédiate lundi, pour « arrestation, enlèvement, séquestration, une détention arbitraire suivi d’une libération avant le 7ème jour » d’une petite fille de trois ans, samedi soir au parc Vaipoopoo à Punaauia. Le papa présent, lors de l’audience, se souvient de ce moment choquant.
Avant d’entamer le rappel des faits, le président du tribunal Nicolas Léger a déclaré que « les faits sont simples et un peu étranges ». Il a rappelé que Vaiana Teikitunaupoko « a donné deux versions aux gendarmes ». La première consistait à dire que « comme le toboggan était dangereux, j’ai pris la petite », et la seconde « j’allais la poser par terre (…). Si la femme (NDLR la tante de la petite fille) ne m’avait pas dit de la poser, je serais parti avec elle pour l’emmener en lieu sûr, au centre commercial (…). Je pensais être le seul à la protéger car j’étais le seul grand et elle était toute petite ». Le jeune homme de 22 ans a aussi déclaré au cours de son audition que s’il est parti en courant, c’est tout simplement parce que « le papa était en colère. Je n’ai rien fait de mal ».
La mère de Vaiana Teikitunaupoko, assise au fond de la salle, a été appelée à la barre. Elle a affirmé que son fils a quitté le domicile familial il y a quelques mois et qu’il « a beaucoup changé. Il n’écoute plus, il parle et rigole tout seul (…). C’est la première fois qu’il fait cela ».
« C’est la hantise de tous les parents que leur enfant puisse être agressé voire enlevé sous ses yeux »
Le ministère public représenté par Robert Danielson a requis 12 mois de prison dont 6 avec sursis avec mandat de dépôt et une interdiction de se rendre dans les parcs ; « son comportement peut lui être nuisible » a-t-il déclaré. Il a aussi souligné que « ce genre d’infraction est qualifié de criminelle. Lorsqu’il y a libération c’est délictuel, et il encourt 5 ans de prison ». Il rajouté : « c’est la hantise de tous les parents que leur enfant puisse être agressé voire enlevé sous ses yeux, et c’est exactement ce qui s’est passé ». Pour le procureur le comportement de Vaiana Teikitunaupoko est « inquiétant » et il doit être pris en charge pour que ces faits ne se reproduisent pas.
Le tribunal a considéré que cette affaire n’était pas en mesure d’être jugée et l’a donc renvoyée au 19 septembre prochain. Une expertise psychiatrique et psychologique devrait être faite. Mais pour « prévenir le risque de récidive » et s’assurer que Vaiana Teikitunaupoko soit présent en septembre prochain, le tribunal a demandé un mandat de dépôt.
« Rien ne nous dit qu’il voulait faire mal à cet enfant »
Me Sylvain Fromaigeat a lui déclaré que son client « n’a pas eu l’impression qu’il avait fait quelque chose de mal (…). Je comprend que les parents aient été émus mais le terme enlèvement, cela me parait artificiel car la petite fille n’est jamais sortie du champ visuel de ceux qui la surveillaient ». Il considère que son client a plus besoin de suivre un traitement que d’une incarcération à Nuutania.
Le papa de la petite fille se dit « satisfait » mais il attend plus de la justice, car il considère que « peut-être que la prochaine fois il va faire plus que ce soir-là ».