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« Ce n’est pas un self-service » dit Moetai Brotherson des négociations avec les grévistes

La pression est montée ce matin à l’assemblée, entre l’opposition et le gouvernement sur la gestion du mouvement de grève. Entre omniprésence présidentielle dans les négociations et conduite discutable du changement dans l’administration, la discussion budgétaire proprement dite a été mise de côté pendant plus d’une heure.

C’est lors de la discussion sur un amendement de Nuihau Laurey visant à la maitrise de la masse de l’administration que l’ambiance s’est échauffée à Tarahoi. « Jamais vu autant de grèves depuis ces deux dernières années », affirmait Tepuaraurii Teriitahi.  Vannina Crolas, ministre de la Fonction publique, a immédiatement pointé l’héritage de la précédente mandature, citant des protocoles de sortie de grève jamais respectés aux directions de l’Agriculture, de l’Aviation civile ou encore des Transports terrestres et des situations laissées en jachère: « On est obligé de remédier à ces négligences, la grève en est une des conséquences. » Elle a également rappelé que le gouvernement souhaitait réserver à la fin mars les négociations sur le point d’indice, qui doivent inclure tous les syndicats.

Édouard Fritch s’exclamait, en demandant justement où était la ministre de la Fonction publique dans les négociations : « Nos syndicalistes sont en train de se braquer. C’est le président qui est un point bloquant, il faut changer d’interlocuteur. (…) Je dis ça pour vous appeler à la raison, je connais les syndicats, ils sont capables du pire si on se fout de leur tête. »

Réponse de Moetai Brotherson, critiqué pour avoir pris le lead dans les négociations à la place de sa ministre : « Ce n’est pas un self-service. Ce sont des négociations qui se tiennent normalement avec le chef de l’administration. »

Vannina Crolas, comme souvent, a insisté sur le programme du gouvernement de « remotiver » l’administration, de remédier à son mal-être, et d’améliorer sa formation. « Je me fous totalement de la motivation de l’administration, a répondu Nuihau Laurey, ce qui me préoccupe c’est le mécontentement des usagers ! »  Une « approche brutale qui ne peut pas fonctionner, a jugé le président du Pays, une administration qui ne se sent pas bien ne peut pas bien servir les Polynésiens, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. » « J’assume, a conclu l’élu de A Here ia Porinetia, le service des usagers « est la raison d’être de l’administration. Je suis fatigué de cette tiédeur des propos. »

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