Radio1 Tahiti

« Ce n’était vraiment pas beau à voir », racontent les Calédoniens rapatriés de Port-Vila dévastée

Une colonie de vacances organisée une association calédonienne était sur le front de mer, dans le centre de Port-Vila, lorsque le puissant séisme a frappé la capitale du Vanuatu mardi. Les enfants et leurs accompagnateurs ont été rapatriés ce jeudi par des avions de l’armée française. Un reportage de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Ambre, Soraya, Danyck et leurs camarades s’en sortent avec une grosse frayeur. Mardi, ces enfants de Koné, Pouembout, Poya et Népoui, âgés de 8 à 14 ans, pique-niquaient sur le front de mer de Port-Vila lorsque le ciel leur est tombé sur la tête. Jusque-là, les vacances organisées par l’Association omnisports de Népoui (sur la côte Ouest de la Grande Terre) étaient idylliques : baignade au lagon bleu, visite de Mélé et  » tyrolienne le matin même « , raconte Michel Gagne, l’un des accompagnateurs. Mais à 12h47 exactement, les vacances ont viré au cauchemar.  » On n’a pas compris tout de suite mais ça a été extrêmement violent, se souvient Michel. Moi-même je suis tombé par terre. Et puis on a vu les bâtiments bouger et s’effondrer, c’était la panique. Les enfants se sont mis à crier à pleurer. Et puis ça a été terminé. Dans mon souvenir, ça a duré dix minutes, en tout cas ça m’a paru très long.  »

En réalité, la secousse de magnitude 7,5 sur l’échelle de Richter, a duré moins d’une minute. Soraya, 11 ans, se souvient d’avoir eu très peur elle aussi : « Dès que ça s’est arrêté, on est vite remontés dans le bus et le chauffeur nous a emmenés en hauteur parce qu’on craignait un tsunami. »

Des enfants de Koné, Pouembout, Poya et Népoui, âgés de 8 à 14 ans, partis au Vanuatu en colonie de vacances ont été rapatriés ce jeudi en fin d’après-midi en Nouvelle-Calédonie. Photo CM

De là, le groupe de Calédoniens ne peut que constater le désastre à ses pieds. « Des maisons effondrées, des murs fissurés, c’était vraiment pas beau à voir », explique Kark Jonhston, le président de l’Association omnisport Népoui.

Des victimes toujours sous les décombres

Hier en fin de journée, l’alimentation en eau potable a pu être rétablie. Par contre, « la plupart des distributeurs de billet ne marchent plus et on ne sait pas si certains bâtiments ne vont pas encore s’effondrer », pointe l’ambassadeur de France au Vanuatu, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer. Un risque d’autant plus préoccupant que des victimes se trouveraient toujours sous les décombres.

« On sait qu’il y a encore 8 à 10 personnes sous le centre commercial qui s’est effondré au centre-ville. Il y a aussi des voitures qui ont été ensevelies sous le glissement de terrain qui s’est produit vers le port », poursuit Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, qui a annoncé jeudi matin la mort d’un ressortissant français. Mais nous sommes inquiets pour un autre, dont on est sans nouvelles et qui aurait pu se trouver dans le centre commercial détruit au moment du séisme. »

« Il faut aller très vite »

« Dans ce type de catastrophe, il faut aller très vite, estime Jean-Luc (*), officier des Forces armées de Nouvelle-Calédonie (Fanc). C’est pour cela que dès mercredi nous avons envoyé les premiers avions, d’abord pour de la reconnaissance aérienne puis pour transporter des ingénieurs, des médecins, de l’eau, des rations etc. Et nous commençons maintenant le rapatriement vers Nouméa des ressortissants français qui le souhaitent. »

Certains ont en effet perdu leur maison, tous sont éprouvés par la catastrophe et les nombreuses répliques qui se produisent chaque jour depuis mardi. « Il y a des agents de mon ambassade qui ont dû s’échapper du 1er étage par une échelle de secours. Un autre est sorti in extremis avant que le rez-de-chaussée soit écrasé par les étages supérieurs. Alors, quand arrive une réplique, c’est particulièrement angoissant », souligne Jean-Baptiste Jeangène Vilmer.

(*) Il a souhaité garder l’anonymat