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Ce que l’on sait de la disparition du sous-marin près du Titanic

Les garde-côtes américains et canadiens continuent à chercher un petit sous-marin touristique de l’entreprise OceanGate Expeditions porté disparu avec à son bord cinq personnes, parties explorer l’épave du Titanic dans une région reculée de l’océan Atlantique au large de l’Amérique du Nord.
Notre partenaire Europe 1 fait le point.

En surface et sous l’eau, les secours luttent toujours contre la montre pour retrouver le submersible de tourisme parti visiter l’épave du Titanic à près de 4 000 mètres de profondeur dans l’Atlantique nord et ses cinq passagers. Parmi eux, figure l’homme d’affaires britannique Hamish Harding, 58 ans, qui avait fièrement annoncé dimanche sur Instagram sa participation à cette excursion de l’extrême.

Il reste « environ 40 heures » d’oxygène dans le submersible
Il ne reste que « 40 heures environ », soit moins de deux jours, d’oxygène disponible dans le submersible disparu depuis dimanche dans l’Atlantique nord quand l’appareil est descendu avec cinq personnes à bord visiter l’épave du Titanic, ont indiqué mardi les garde-côtes américains. Lors d’un point de presse à Boston, dans le nord-est des Etats-Unis, le capitaine Jamie Frederick a reconnu également que les recherches des garde-côtes américains, avec l’aide du Canada, n’avaient « donné aucun résultat » pour le moment pour retrouver l’engin et ses occupants, dont un Britannique et un Français.

Les recherches du submersible disparu entrent dans leur phase sous-marine
Les recherches du submersible de tourisme disparu dimanche alors qu’il plongeait vers l’épave du Titanic, qui jusqu’ici se focalisaient sur la surface de l’océan, ont désormais aussi lieu sous l’eau, ont indiqué mardi les garde-côtes américains. « Tandis que nous poursuivons les recherches, nous déployons également des capacités de recherche sous-marines », a expliqué dans l’émission Good Morning America d’ABC News John Mauger, le contre-amiral de ce corps de l’armée américaine, qui dirige les recherches. « Un navire commercial désormais sur place possède des véhicules téléguidés qui vont nous donner la possibilité de chercher aussi sous l’eau. »

Un avion canadien P-3 a également largué des bouées acoustiques dans la zone où le Titanic s’est abîmé pour tenter d’enregistrer d’éventuels sons produits par le petit submersible baptisé Titan, mesurant environ 6,50 mètres et dans lequel se trouvaient cinq personnes. Des bateaux et des avions à la recherche de ce submersible ont désormais inspecté 13 000 kilomètres carrés, a aussi indiqué le contre-amiral Mauger.

La France dépêche un navire et son robot
L’institut français Ifremer a dérouté son navire Atalante, équipé d’un robot sous-marin pour grande profondeur, vers le site de l’Atlantique Nord où a disparu un sous-marin visitant l’épave du Titanic, a annoncé mardi le secrétaire d’Etat chargé de la Mer.

L’Atalante, en mission, devrait arriver sur la zone mercredi vers 20 heures, heure française (18 heures GMT), selon Hervé Berville, avant que des opérateurs français fassent plonger le robot Victor 6000 vers l’épave, qui se trouve à près de 4 000 mètres de fonds.

Un Français à bord du sous-marin
L’ancien officier de marine Paul-Henri Nargeolet, 77 ans, grand spécialiste français de l’épave du Titanic, est aussi du voyage, a confirmé sa famille à la chaîne française BFM TV, corroborant un post de M. Harding. Ce dernier est PDG d’Action Aviation, une entreprise qui commercialise des jets privés, basée à Dubaï.

Également à bord pour cette plongée à 250 000 dollars la place, selon le site de son organisateur américain OceanGate Expeditions, un important magnat pakistanais Shahzada Dawood, vice-président du conglomérat Engro, monté avec son fils Suleman, selon la famille. « Pour l’instant, le contact a été perdu avec l’engin submersible et il y a peu d’information disponible », a précisé dans un communiqué la famille de cette grande fortune pakistanaise.

Conçu pour descendre jusqu’à 4 000 mètres de profondeurs
Conçu pour emmener cinq personnes à des profondeurs de 4.000 mètres, avec une autonomie de 96 heures, le Titan a entamé sa descente dimanche. Le contact avec l’engin, mesurant environ 6,50 mètres, a été perdu moins de deux heures après le départ, selon les autorités. Les garde-côtes américains ont alors dépêché deux avions dans la zone de recherches dans l’Atlantique Nord, et leurs homologues canadiens ont mobilisé un avion et un navire.

 

Des réserves d’oxygène de 96 heures
Le temps est désormais un facteur critique. Le submersible dispose de réserves d’oxygène de 96 heures. Les recherches, en surface et sous l’eau, s’étendent sur « environ 1 450 km à l’est de Cape Cod, à une profondeur d’environ 4 000 m ». « C’est une région lointaine et il est compliqué de mener des recherches dans une telle zone », a déclaré le contre-amiral John Mauger, des garde-côtes américains, lors d’une conférence de presse à Boston lundi.

Infructueuses lundi, les recherches aériennes ont été suspendues pour la nuit tandis que le navire Polar Prince, duquel est parti le submersible, et une unité de la garde nationale poursuivaient leurs efforts. Et il était prévu que l’avion canadien, utilisant des bouées capables de balayer sous la surface, reprenne ses recherches mardi matin.

La mort mentionnée trois fois
Le contre-amiral Mauger n’avait pas voulu livrer le nom des personnes se trouvant à bord « par respect pour les familles », se contentant de dire que selon l’opérateur, il s’agissait d’un pilote et de quatre autres personnes. Un porte-parole d’OceanGate Expeditions avait de son côté confirmé lundi soir qu’il avait perdu la communication avec l’un de ses véhicules d’exploration sous-marins visitant actuellement le site de l’épave du Titanic. L’entreprise a assuré « explorer et mobiliser toutes les options pour ramener l’équipage en toute sécurité », dans un communiqué. Le seul appareil de l’entreprise capable de plonger à la profondeur du Titanic est le Titan.

Le scénariste américain Mike Reiss, producteur de la célèbre série Les Simpsons, est déjà parti trois fois avec OceanGate dont une fois l’an dernier à bord du même submersible que celui qui a disparu. Une expérience totalement déroutante selon lui. « On perd presque toujours la communication et on se retrouve à la merci des éléments et ce genre de truc », a-t-il raconté à la BBC. Selon lui, chacun est parfaitement conscient des dangers encourus: « Il faut signer une décharge avant de monter et la mort est mentionnée à trois reprises en page une. Ce ne sont pas des vacances en autocar, ça peut mal tourner ». Une fois arrivé au fond, « la boussole a immédiatement cessé de fonctionner et ne faisait que tourner. Nous avons dû nous débattre à l’aveugle au fond de l’océan, sachant que le Titanic était quelque part là-bas », a-t-il encore décrit. « Mais il fait tellement noir que le plus gros truc sous l’océan avait beau être à 500 mètres, nous avons passé 90 minutes à le chercher ».

Deux théories possibles
Sans avoir étudié l’engin lui-même, Alistair Greig, professeur d’ingénierie marine au University College London, a évoqué deux théories possibles sur la base des images de l’appareil publiées par la presse. Il estime que s’il a eu un problème d’électricité ou de communication, il pourrait être remonté à la surface, flottant « en attendant d’être retrouvé ». « Un autre scénario est que la coque a été endommagée. Alors le pronostic n’est pas bon », a-t-il estimé. Et « très peu de vaisseaux peuvent aller » à la profondeur à laquelle il pourrait avoir coulé, selon lui.

Parti de Southampton le 10 avril 1912 pour rejoindre New York, le Titanic, plus grand paquebot du monde au moment de sa mise à l’eau, a fait naufrage après avoir percuté un iceberg cinq jours plus tard. Sur les 2 224 passagers et membres de l’équipage, près de 1 500 ont péri. L’épave a été découverte en 1985 à 650 kilomètres des côtes canadiennes, par 4 000 mètres de fond dans les eaux internationales de l’océan Atlantique. Depuis, chercheurs de trésors et touristes lui rendent visite.

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