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Ce que l’on sait du suspect de la tuerie de Bruxelles

Un Français arrêté vendredi est soupçonné d’être le tireur du Musée juif de Bruxelles. © Capture d’écran YouTube

PROFIL – Mehdi Nemmouche, 29 ans, originaire de Roubaix, est rentré en France en janvier après avoir passé un an en Syrie.

L’homme a été arrêté « dès qu’il a mis le premier pied en France », selon François Hollande. Un Français, soupçonné d’être le tireur qui a abattu quatre personnes au Musée juif de Bruxelles le 24 mai, a été arrêté vendredi à Marseille. Mehdi Nemmouche, 29 ans, originaire du Nord de la France, est décrit comme un homme au « profil djihadiste », qui se serait rendu en Syrie.

Ce suspect a été arrêté en possession des armes similaires à celles de la tuerie, d’un film et d’un drapeau de l’État islamique en Irak et au Levant, groupe islamiste aux origines liées à Al Qaïda, a détaillé dimanche François Molins, le procureur de la République de Paris lors d’un point presse. Dans ce film saisi, le suspect s’attribue l’attentat.

Un an en Syrie. Le suspect, qui vient de Roubaix et se dit sans domicile fixe, serait parti pendant toute l’année 2013 en Syrie pour combattre aux côtés du groupe djihadiste de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Selon les informations d’Europe 1, il est rentré au mois de janvier, en passant par l’Allemagne, et était depuis fiché S, « sûreté de l’Etat », par la DGSI.

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Sa famille « très choquée ». La famille de Mehdi Nemmouche s’est dite « très choquée », après avoir appris la nouvelle de l’arrestation du jeune homme « par la télévision ». La tante du jeune homme a expliqué que son neveu, placé peu après sa naissance, avant d’être hébergé par sa grand-mère à l’âge de 17 ans. Elle a aussi décrit « quelqu’un de gentil, d’intelligent, scolarisé, qui avait fait une année d’université », mais aussi « très discret » et qui « ne se confiait pas facilement ». Sa famille dit aussi ne plus avoir eu de contact avec lui depuis les années 2000. Mehdi Nemmouche « ne fréquentait pas la mosquée, il ne parlait pas de religion », assure sa tante, qui en est persuadée : « c’est forcément en prison » qu’il a pu se radicaliser.

De la prison pour un braquage. Car l’homme est connu des services de police pour des braquages.. Il avait notamment été condamné en 2006 pour avoir dévalisé une supérette de Roubaix, armé d’un pistolet, indique Le Soir. Son avocate, interrogée par BFMTV, assure qu’à l’époque Mehdi Nemmouche était un jeune homme « vif, intelligent, respectueux », qui n’était « pas dans la mouvance islamiste » et n’était pas pratiquant. Mais il se serait endurci lors de son passage en prison, dans le sud de la France, à Grasse et Salon-de-Provence. En 2012, une fois libre, il a immédiatement quitté la France, se rendant à Londres, puis au Liban et en Turquie, avant son probable séjour en Syrie.

Des armes dans ses bagages… Le suspect a été arrêté à Marseille, à la gare routière Saint-Charles, par les douaniers. Il se trouvait dans un autocar en provenance d’Amsterdam, via Bruxelles. Dans ses bagages, les forces de l’ordre ont retrouvé un fusil d’assaut Kalachnikov et un revolver avec des munitions. « Des armes du type de celles utilisées le 24 mai à Bruxelles », selon une source proche de l’enquête. Parmi les vêtements du suspect, il y avait également une casquette semblable à celle que portait, d’après les images de vidéosurveillance diffusées par la police belge, le tireur de Bruxelles.

… et une caméra. Autre élément troublant : au moment de la tuerie, la presse belge avait rapporté que le tueur du Musée juif portait une caméra fixée à la bandoulière de l’un de ses sacs. Or le suspect a été arrêté avec une caméra portative de type GoPro, à l’instar du tueur Mohamed Merah, qui avait ainsi filmé en mars 2012 à Toulouse et Montauban les meurtres, au nom du djihad, de trois parachutistes puis trois enfants et un enseignant juifs.

Le suspect s’attribue la tuerie. Outre la caméra, les enquêteurs ont saisi un appareil photo lors de l’arrestation. Ils ont pu y extraire un « film de quarante secondes » montrant les armes saisies avec le suspect étalées sur un lit. Une voix semblant être celle du Français « explique que le film a été enregistré après la tuerie car la caméra n’a pas fonctionné lors de la tuerie », a encore détaillé le procureur dimanche.

source Europe1