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Ce qu’il faut retenir du débat de la 3e circonscription

Trois des quatre candidats au premier tour des élections législatives sur la 3e circonscription, Mereana Reid-Arbelot (Tavini), Jules Hauata (Heiura-Les Verts) et Pascale Haiti-Flosse (Amui Tatou) – Naumi Mihuraa était absente – ont débattu ce mercredi sur l’antenne de Radio1. Ils ont parlé argent, écologie, positionnement à l’Assemblée nationale, et nucléaire.

Si la participation est au rendez-vous – c’est-à-dire si plus de 34 498 électeurs font le déplacement samedi, pourrait-on assister à une élection au premier tour ? Il faudrait alors 17 249 voix pour qu’une candidate soit élue ce samedi. Pascale Haiti-Flosse ne se prononce pas, mais dit qu’elle ressent sur le terrain la frustration de la population : « Ils constatent depuis deux ans que les députés ne répondent pas à leurs besoins », même si, elle en convient, ces besoins ne sont pas directement dans le champ de compétence d’un élu à l’Assemblée nationale.  Mereana Reid-Arbelot estime qu’une élection à un seul tour, « ça va être difficile », et elle rétorque à la candidate du Amui Tatou : les électeurs, « on ne la leur fait plus, 40 ans que les manettes étaient dans les mains du même groupe ! On porte la politique du gouvernement local à Paris, et c’est une politique de développement, pas d’assistanat. »

On se souvient du cas de Jean-Paul Tuaiva, député Tahoeraa de la 3e circonscription, qui avait été condamné à deux ans de prison avec sursis 5 ans d’inéligibilité pour un usage personnel de sa réserve parlementaire. La pratique avait été abolie en 2018 et remplacée par un dispositif contrôlé par les préfectures et les hauts-commissariats. Faut-il en rendre le contrôle à chaque parlementaire ?  Non, pour tous les trois, à condition que les députés soient davantage force de proposition lors de la sélection des projets par le Haussariat.

Le candidat Heiura Les Verts, Jules Hauata, a réagi à la décision du tribunal administratif qui intime à la commune de Faa’a de régulariser la situation de la décharge de Mumuvai. Pour lui, la gestion du lieu peut être améliorée : « Aujourd’hui on sait qu’un dépotoir c’est de l’or, alors il faut du recyclage ».

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Mereana Reid-Arbelot, soutient le projet de reprise par le Pays de la gestion des déchets, évoquant « les petites communes » qui ont du mal à l’assumer, mais ne répond pas directement sur le sujet de Faa’a, très peuplée et très en dehors des clous depuis des décennies. Pour Pascale Haiti-Flosse, « bien sûr qu’il faut fermer » cette décharge, « c’est un réel fléau. Il faut aller beaucoup plus loin dans le tri. »

L’accord entre autonomistes excluait de siéger à Paris avec les « extrêmes ». Mais Pascale Haiti-Flosse avait pu sembler moins catégorique sur la question lors de ses dernières apparitions publiques. Cette fois, elle l’affirme, si un ou plusieurs députés autonomistes sont élus, la question sera de choisir entre « la droite, le centre ou le centre-droit, mais de toute manière on ne sera ni à gauche ni à l’extrême-droite ».

Le candidat écologiste dit « avoir un peu peur » d’une domination RN à l’Assemblée nationale. Cet ancien militaire évoque explique que « si nos anciens sont allés se battre en Europe, ce n’est pas pour rien. »

Quant à Mereana Reid-Arbelot, elle rappelle que les députés bleu ciel gardent toute leur liberté de vote au sein du groupe GDR, et ne sont donc ainsi pas gênés par la proximité avec La France insoumise. Et elle aussi met en garde contre le Rassemblement national : « C’est un parti souverainiste français, et tel qu’il conçoit la souveraineté française, ça ne va pas du tout avec notre envie d’émancipation ». Elle rappelle aussi que le RN a refusé le moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins.

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Mereana Reid-Arbelot, si elle est réélue, prévoit de relancer sa commission parlementaire sur les conséquences des essais nucléaires. Faut-il en attendre beaucoup après tant d’études officielles et indépendantes ? « Oui, parce qu’il y a trois choses qui ont changé : l’époque, les mentalités et l’avancement de la science. »

Pascale Haiti-Flosse, elle, veut défendre à Paris le maintien des paiements de la France au titre de la dette nucléaire, incarnée à ses débuts par la « dotation globale » (en réalité le Fonds de reconversion économique créé en 1996, qui a été divisé en plusieurs instruments financiers, ndr ).  : « Chaque année, si le gouvernement polynésien ne fait rien, on risque de perdre cette manne financière ».

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Les deux candidates sont également d’accord pour prolonger le délai d’instruction des dossiers d’indemnisation. Mereana Reid-Arbelot a déjà préparé un projet d’amendement au budget pur financer cette prolongation jusqu’en 2030, dit-elle.