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Ce ver « immortel » résiste aux bactéries qui nous tuent

© CNRS / Eric Ghigo et Prasad Abnave

© CNRS / Eric Ghigo et Prasad Abnave

SANTÉ – L’organisme pourrait aider à lutter contre les maladies résistantes aux antibiotiques, comme la tuberculose.

Petit mais costaud… un petit ver plat aquatique appelé planaire Dugesia japonica pourrait nous rendre de grands services. Des chercheurs français ont, en effet, découvert que ce ver résiste à plus d’une dizaine de bactéries pathogènes – voire mortelles – pour l’homme, comme la tuberculose ou le staphylocoque doré.

Un ver résistant à 17 bactéries. L’équipe d’Eric Ghigo, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est la seule au monde à s’être lancée dans des études d’immunologie sur ce ver en testant 17 bactéries sur le planaire. Une idée payante puisque le ver s’est montré résistant à toutes ces 17 bactéries, « pathogènes voire mortelles pour l’homme », notamment celles responsables de la légionellose, la salmonellose, la tuberculose ou la listériose… peut-on lire dans l’étude parue dans la revue Cell Host and Microbe.

© CNRS / Eric Ghigo et Prasad Abnave

© CNRS / Eric Ghigo et Prasad Abnave

Un gène incroyablement résistant. Comment expliquer l’incroyable résistance du planaire aux agents pathogènes ? La réponse est venue en analysant le séquençage de l’ADN de l’organisme. Mené par une équipe néo-zélandaise, ce séquençage a établi qu’un gène – le MORN2 – est responsable de cette résistance aux bactéries. Et bonne nouvelle : ce gène est également présent dans le génome humain, mais non actif.

Des essais cliniques « d’ici 10 à 15 ans ». « Cette découverte ouvre une nouvelle piste d’action, contre Mycobacterium tuberculosis, la bactérie à l’origine de la tuberculose, dont les souches résistantes aux antibiotiques sont de plus en plus répandues », s’est félicité le CNRS dans un communiqué. Selon Eric Ghigo, cette avancée pourrait conduire à des essais cliniques sur l’homme d’ici « 10 à 15 ans ».

Un ver jusque-là utilisé à d’autres fins scientifiques. C’est en cherchant « un modèle d’organisme nouveau » pour changer de la mouche, de la souris ou des poissons, avec lesquels « on arrivait au bout des choses », qu’Eric Ghigo et son équipe en sont venus à s’intéresser au planaire. Ce ver plat était jusqu’alors surtout connu pour ses extraordinaires capacités de régénération et était donc utilisé dans le cadre d’études sur la reconstitution des tissus. L’organisme est, en effet, potentiellement, immortel : « il ne peut pas mourir de vieillesse et si vous le coupez en 10 fragments, cela vous donne 10 nouveaux vers », indique le chercheur.

Source : Europe1

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