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Centre administratif et culturel, transports et parc naturel… Tereheamanu affiche ses ambitions

©CR/Radio1

La communauté de communes créée en 2021, qui regroupe tout l’Est de Tahiti, de Papara à Papenoo en passant par la presqu’île, organisait ce matin une grande consultation sur son avenir. Services publics, transport, tourisme, emploi ou agriculture… L’occasion pour les élus et les acteurs locaux, dont le président de la communauté, Tearii Alpha, d’attirer l’attention sur le potentiel sous-exploité de cette zone. 

« Ne pas manquer d’ambition ». C’était le mot d’ordre, fixé par Tearii Alpha, du grand rendez-vous organisé ce matin à Taravao par la communauté de communes Tereheamanu. Près de 200 personnes avaient répondu à l’invitation parmi lesquels beaucoup d’élus et d’administrateurs des cinq communes qui se sont rassemblées début 2021 (Papara, Teva i Uta, Taiarapu Est et Ouest, Hitiaa o te ra), des représentants institutionnels (Pays, CCISM, AFD, chambre d’agriculture…), mais surtout des représentants sectoriels de la presqu’île et du Sud-Est de Tahiti. Une « assemblée de personnes ressources » au sein de laquelle avaient aussi été conviés certains porteurs de projets, dont Dominique Auroy, qui prépare la rénovation de son hôtel Puunui, ou Patrick Moux, en pleine étude de l’implantation d’un centre de stockage gazier à Hitiaa. Objectif de cette consultation « grand format » qui faisait suite à de multiples réunions thématiques et locales ces derniers mois : établir un « diagnostic prioritaire » sur les besoins de Tereheamanu. Et poser les bases du projet de territoires de la communauté de communes.

« Nous ne pouvons pas continuer à ne regarder que les archipels et la zone urbaine »

Pour Tearii Alpha, c’était aussi l’occasion de montrer tout le potentiel de cette zone de près de 60 000 habitants – plus que les îles Sous-le-Vent, relèvera Jean-Christophe Bouissou, qui représentait le gouvernement. Quand certains disent au micro que « l’avenir de Tahiti est ici », le ministre du Foncier et tavana de Teva i Uta nuance : « Nous avons besoin de valoriser et développer cette partie de l’île, qui va rééquilibrer l’assise économique et sociale de Tahiti, précise-t-il. Il est évident que nous ne pouvons pas continuer à ne regarder que les archipels et la zone urbaine, sans rééquilibrer avec la presqu’île et Tereheamanu, pour sédentariser la population et la rendre plus heureuse dans son environnement ».

Dans les groupes de travail, on parle d’emploi, d’agriculture, de services publics, d’insertion sociale, d’environnement, de tourisme ou d’aménagement. Des débats bien plus larges, donc que les simples compétences de la communauté de communes, qui se limitent aujourd’hui à la collecte et au traitement des eaux usées et au développement de la voirie. « L’objectif n’est pas d’être compétent, mais de dire ce qui est attendu par notre communauté, reprend le président de Tereheamanu. Après il faudra faire avec ceux qui doivent le faire – les services compétents, le Pays et l’État – et nous souhaitons, au plus long terme, participer à cette compétence. Si le statut de la Polynésie le permet aujourd’hui, il faut l’organiser pour demain ».

Prochaine étape, le financement

Après quelques heures de tables rondes thématiques, c’est en « plénière » que cette « assemblée qui reflète la conscience collective de la communauté » a choisi des objectifs et projets prioritaires. Et ils sont nombreux. Attirer à la presqu’île un centre administratif du Pays, créer un guichet unique des services publics, faire naitre un centre culturel, développer ou redévelopper les pistes cyclables et sentiers de randonnée abandonnés, accompagner la naissance des lignes de transports maritimes vers Papeete – un projet qui intéresse plusieurs opérateurs… Tereheamanu veut aussi, plus que jamais, s’affirmer comme le grenier de Tahiti et être fer de lance de l’autonomie alimentaire, en misant sur les lotissements agricoles, la formation des professionnels, ou l’élevage lagonaire. Autant d’objectifs qui « répondent parfaitement » à ceux du Schéma d’aménagement général de la Polynésie française (Sage) présenté en 2019, comme le relève Jean-Christophe Bouissou. Pour le vice-président, cette forme de consultation est la « bonne marche à suivre » : pas question pour le Pays, qui a pourtant des projets dans la zone, avec notamment le parc naturel de la Presqu’île, « d’imposer » ses vues. « Il faut que cela vienne de la population ».

Prochaine étape, pour Tereheamanu et ses représentants, dresser la synthèse de ces échanges, « segmenter les opérations », et mettre en place, comme le demande Tearii Alpha, une « contractualisation pluriannuelle » avec le Pays et l’État. Car il faudra bien aller chercher les financements correspondant à ces projets. « Il faut que nous regardions ensemble l’ampleur de la tâche et la faisabilité au vu des financements qui pourront être débloqués », explique Jean-Christophe Bouissou. Côté Tereheamanu, c’est aussi vers la construction d’un PGA intercommunal qu’on avance : « il doit porter la vision de l’espace terre-mer que nous allons valoriser demain », explique le président de la communauté.

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