Le Fare Hauarii bientôt en liquidation, la Maison du Diabétique qui fermera ses portes dans un mois et les Ateliers pour la réinsertion professionnelle (APRP) en passe de déposer le bilan… Toutes ces structures sociales dressent le même constat. Celui d’un « abandon » du Pays qui leur annonce régulièrement son soutien mais les pousse dans le même temps à mettre la clé sous la porte en retardant leurs subventions.
Première victime à avoir annoncé son dépôt de bilan, le Fare Hau Arii. Christophe Mauguin est le président de l’association Te Ananahi no te Tama qui gère le Fare Hau Arii, un centre qui accueille des enfants atteints de maladies génétiques orphelines ou inconnues. Il décrit une situation dans laquelle les retards de subvention par le Pays ont précipité la liquidation du Fare Hau Arii.
En début de semaine, c’était au tour de la Maison du diabétique d’annoncer sa fermeture au 31 juillet prochain, « faute de moyens ». L’année dernière, la structure n’avait reçu la première tranche de sa subvention pour l’année 2014 que onze mois après le début de l’année. Dès mars 2015, la Maison du diabétique a donc sollicité le gouvernement pour obtenir des garanties fermes de soutien du Pays et de la CPS. Et mis à part un entretien avec le ministre de la Santé, Patrick Howell, aucune lettre d’intention ou aucun déblocage de subvention n’a eu lieu. Deux mois plus tard, la structure a réuni une assemblée générale extraordinaire, le 2 juin dernier, pour voter la dissolution de l’association et la fermeture de son centre. « Le gouvernement affiche son soutien, mais il retarde tous les délais pour laisser les associations prendre la décision de fermer », commente un connaisseur du dossier.
Les APRP prochains sur la liste ?
Viennent enfin les Ateliers pour la réinsertion professionnelle, touchés récemment par une grève d’un mois à la suite de la mise en place d’un plan social. Les APRP n’ont reçu la dernière tranche de leur subvention pour 2014 qu’en juin 2015… Pour l’année en cours, pas de trace de subvention à l’horizon. Pour autant, la ministre de la Solidarité et du Travail, Tea Frogier a annoncé à l’assemblée qu’elle « ne serait pas la ministre qui fermera les APRP ». Mais vendredi matin, le discours de la ministre avait pris une toute autre tournure…
Interrogée sur ces retards de versement dans les subventions des structures sociales, Tea Frogier affirme qu’elle est aujourd’hui plus vigilante à l’utilisation « efficace » de ces deniers publics. Et elle affirme que ces « voix » entendues aujourd’hui ne sont qu’individuelles alors que le Pays œuvre toujours pour la « globalité » des structures sociales.