Après le coup de gueule de la Fédération des organismes socio-éducatifs (Fose), inquiète des retards de validation de leur subvention et déçue des « sous-entendus dommageables » de la ministre des Solidarités, celle-ci a tenu à réagir. Chantal Galenon assure qu’elle soutiendra toujours les associations, qu’il n’est pas question de réduire leurs financements et que les conventions pour leurs subventions seront proposées à la signature dès lundi.
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Désolée de voir les bénévoles s’agacer de ses propos, Chantal Galenon, ministre des Solidarités, multiplie les interventions dans les médias pour répondre à la Fédération des organismes socio-éducatifs (Fose), préciser le fond de sa pensée et annoncer que dès lundi des conventions seront signées pour que les associations touchent leurs subventions de l’année 2024. Interpelée au sein de l’hémicycle jeudi 25 avril par la représentante Nicole Sanquer, qui révélait que les établissements socio-éducatifs et médico-éducatifs, comme Te Aho Nui, les foyers d’accueil, SOS village d’enfants, Le bon pasteur, Le bon samaritain, Te Torea, etc, n’avaient toujours pas touché leurs subventions de l’année 2024, sa réponse n’avait fait que jeter de l’huile sur le feu. La ministre des Solidarités expliquait à Nicole Sanquer que le retard était dû à un audit mené par la DSFE auprès de ces établissements, tous gérés par des associations rassemblées au sein de la Fose et pointait « une gestion aléatoire des deniers publics » et « un manque de visibilité et de transparence » dans l’utilisation des subventions, précisant que certaines « génèrent des bénéfices et d’autres cumulent des réserves ».
La direction de la Fose avait alors vivement réagi, parlant d’un « manque de respect », « pas admissible et gratuit », s’inquiétant de la répercussion de ces sous-entendus, aussi bien sur les salariés (238 personnes), que sur les personnes accueillies (1 200 auxquels il faut rajouter 6 700 bénéficiaires annuels de l’Apaj), les bénévoles et les mécènes. C’est désormais au tour de Chantal Galenon de s’expliquer et de rassurer la Fose. « Ils font un travail très utile pour notre pays, c’est grâce à ces associations que le pays fonctionne bien, je ne l’oublie pas, je rends hommage à tout le travail mené par ces associations, insiste la ministre. Il n’y a aucun problème je ferai tout pour répondre aux besoins des associations car je sais qu’elles sont très utiles pour notre pays. »
Les questions de la CPS sur le montant des subventions
D’ailleurs, la ministre explique que dès lundi, des conventions seront signées entre les associations et la CPS, qui est désormais chargée des versements des subventions à la place de la DSFE, et elle tient à être présente pour les assurer de son soutien. C’est ce changement de gouvernance entre la CPS et la DSFE, qui a entrainé du retard, selon Chantal Galenon. Car désormais, les versements de subventions aux établissements socio-éducatifs et médico-éducatifs, gérés par des associations, sont du ressort de la CPS, à travers le Fonds pour la protection sociale universelle (FPSU) créé en 2022, et non plus du ministère des Solidarités et de la DSFE. Et toujours selon la ministre, le montant des subventions demandé par les associations pour l’année 2024, 4,6 milliards de francs, a soulevé des questions au sein du conseil d’administration de la CPS. Un audit a été sollicité pour comprendre la différence du montant avec l’année 2022 où elles avaient obtenu 2,9 milliards de francs. Le chiffre de l’enveloppe 2024 a finalement été fixé à 3,3 milliards de francs.
« Les associations ont toujours fonctionné librement pendant des années et on s’est rendu compte que certaines avaient une assise confortable et d’autres non. On a décidé de tout réorganiser et j’ai demandé aux services de la DSFE d’accompagner ces associations », précise Chantal Galenon. D’où sa proposition d’un versement de trois mensualités d’un coup dès le début de l’année, la mise en place de budget pluriannuel et le versement de subventions par projets. Mais pas question pour elle, qui rappelle son expérience associative longue de 30 ans avec notamment la présidence du Conseil des femmes qui gère le foyer Pu o te Hau, de remettre en question le montant des financements accordés. « Personnellement, en tant que ministre, il n’y aura pas de changement. Ce sont des conventions. Ayant œuvré au sein des associations, je sais comment ça fonctionne. Des fois on a des projets, ça a été mon cas avec le centre de la femme polynésienne, j’ai dû aller chercher des subventions par ailleurs. J’aurai aimé avoir plus facilement des subventions avec le pays. »