ACTUS LOCALESSANTÉ Chikungunya : des moustiques génétiquement modifiés bientôt au fenua ? Samia Stambouli 2014-11-03 03 Nov 2014 Samia Stambouli Des moustiques génétiquement modifiés au fenua? ©DR Des moustiques génétiquement modifiés au fenua? ©DR L’idée à fait son chemin hors de nos frontières. Le Vietnam, l’Indonésie, l’Australie et le Brésil ont testé. En octobre dernier, 10 000 moustiques génétiquement modifiés ont été lâchés dans la région de Rio par un laboratoire britannique. Le Brésil souffre en effet d’une vaste épidémie de dengue avec plus de 1,4 millions de cas notifiés et 800 morts dénombrés depuis 2009. Les moustiques génétiquement modifiés : comment ça fonctionne? Est-ce une démarche qui peut faire son entrée au fenua ? Éléments de réponse de Samia Stambouli. Injection du gène dans le moustique © OXITEC Le procédé est le suivant : des moustiques génétiquement modifiés sont lâchés dans la nature, en quantité deux fois supérieure à celle des moustiques non transgéniques. En s’accouplant avec les femelles non transgéniques, ces moustiques vont engendrer une descendance qui n’atteindra jamais l’âge adulte. Un effet qui est censé entrainer très rapidement la disparition du moustique aedes aegypti vecteur des maladies de types zika, dengue et chikungunya. Et par voie de conséquence celle de l’épidémie. Derrière cette initiative : le laboratoire britannique Oxitec. Son représentant au fenua, Gilbert Wane, affirme que c’est LA solution durable pour mener le combat de la lutte anti-vectorielle. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2014/11/MOUs.mp3 Du côté du gouvernement, pas de réactions officielles pour l’instant. Reste que plusieurs réunions ont été menées dans ce sens entre les acteurs concernés – Direction de la Santé, CHSP, Institut Louis Malardé – et selon un procès verbal de réunion du 02 juillet dernier « le ministère de la santé exprimera par écrit à la direction de la santé l’intérêt qu’il porte à toute stratégie innovante qui permettrait de lutter contre les moustiques vecteurs ». Un bon signal pour Oxitec et sa potentielle venue sur le marché local. Aujourd’hui c’est la deltaméthrine qui est utilisée dans le cadre des pulvérisations. Un produit décrié, notamment par les apiculteurs. Même s’il est efficace, il l’est uniquement sur les moustiques adultes et non sur dans les gîtes à moustique comme le rappelait Stéphane Loncke, entomologiste sur notre antenne lors de notre édition spéciale Chikingunya. Un premier lâché de moustique G.M. au Brésil en 2012 © OXITEC A l’heure actuelle, impossible de mesurer l’efficacité de ses moustiques génétiquement modifiés, les premiers résultats seront connus d’ici un an. Un frein, peut-être, et non des moindres : son prix. Gilbert Wane, parle d’un coût par an d’environ 350 millions Fcfp et ce pendant 4 à 5 ans, pour la seule île de Tahiti. Un prix justifié par « les coûts de fonctionnement de l’usine qui devrait élaborer ces moustiques génétiquement modifiés et embaucher environ 80 personnes, les premières années. », précise t-il. Une interrogation demeure : les conséquences de ces moustiques « nouvelle génération » sur les êtres vivants ? Selon l’ONG anglaise GeneWatch, » il n’existe aucun test de toxicité public qui prouve qu’être piqué ou avaler un moustique génétiquement modifié est sans danger pour les humains, les animaux domestiques ou sauvages. » Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)